«Zone Interdite» au cœur du mal-être adolescent

Le constat est alarmant. Selon une étude de la Fondation «Notre avenir à tous», un jeune Français sur deux souffre d’anxiété ou de symptômes dépressifs. 

Afin de mieux comprendre ce triste phénomène, les équipes de « Zone interdite » ont enquêté pendant une année auprès d’adolescents touchés, de leurs parents mais aussi de professionnels de santé. Ludovic Gicquel, professeur en pédo psychiatrie, est formel : « Nous n’avons jamais été confrontés à une telle intensité de souffrance chez les adolescents. Cela se manifeste par une augmentation sans précédent des tentatives de suicide, des déscolarisations et d’un certain nombre de symptômes », explique-t-il dans le documentaire de M6. 

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L’une des causes avancées par le film est évidemment le smartphone et les réseaux sociaux, qui isolent les ados. Ces derniers passent en moyenne huit heures par jour sur leurs écrans. Or, les études scientifiques le prouvent : au-delà de quatre heures par jour, le risque d’anxiété est multiplié par trois pour un adolescent. 
Les caméras suivent Clélia, 17 ans, vivant dans le Var avec sa famille. La jeune fille préfère s’enfermer dans sa chambre pour « scroller » sur les réseaux et parler à ses copines par messages interposés plutôt que de partager un moment avec elles. Un phénomène touchant la plupart des jeunes, puisque ces derniers passent quatre fois moins de temps avec leurs amis qu’il y a vingt ans. 

Pénurie de pédopsychiatre

Les adolescents, absorbés par les vidéos diffusées sur leur téléphone, s’endorment aussi de plus en plus tard. Or, le manque de repos accentue les symptômes du stress et de la dépression. 
Confrontés à ce fléau, les médecins spécialistes ne s’en sortent pas, et pour cause : la France ne compte que 700 pédopsychiatres pour 3 millions d’enfants en difficulté psychique. Heureusement, certains anonymes se battent parallèlement pour aider les adolescents et accompagner leurs parents, souvent démunis, en créant des associations. Certains jeunes se sont mobilisés pour lancer le « No Scroll Day », une journée pour inciter les adolescents à mettre de côté leur téléphone et faire des activités avec les autres… Et ça marche !