US Open : enjeux, parcours, historique… la finale hommes Fritz-Sinner décryptée

Les enjeux

Première finale pour Sinner sur les courts de Flushing Meadows. En pionnier. Il est ainsi le premier transalpin à atteindre la dernière marche à Big Apple. Après son sacre en début d’année à l’Open d’Australie, l’Italien peut également devenir le premier joueur à conquérir ses deux premiers titres majeurs la même saison depuis Guillermo Vilas en 1977. Une sacrée performance largement dans ses cordes. Lui qui reste sur 11 victoires consécutives et n’a pas perdu une finale de l’année (5 sur 5). En patron. 

À domicile, l’outsider Taylor Fritz va pouvoir compter sur le soutien du public new yorkais et les 23.000 spectateurs du stadium Arthur-Ashe. L’événement est de taille. Depuis 2006 et Andy Roddick, c’est la première fois qu’un représentant de l’Oncle Sam dispute la finale du Grand Chelem américain. Fritz va tenter l’exploit de devenir le premier joueur US, vainqueur d’un Majeur (masculin) depuis ce même Roddick au même endroit, en 2003. Et c’est toujours ce même Andy Roddick, qui reste le dernier américain finaliste d’un Grand Chelem à Wimbledon, en 2009 (défaite contre Federer). 

Leur CV

Pour tenter de dépoussiérer les livres d’histoire, Taylor Fritz va devoir frapper un grand coup. Sur le papier, il n’a clairement pas les faveurs des pronostics. À 26 ans, le 12^e joueur mondial, qui gravite autour de la 10^e place depuis deux ans, doit se « contenter » de huit titres au total depuis 2019, dont deux cette année. Son trophée le plus prestigieux est celui du Masters 1000 d’Indian Wells remporté en 2022. L’Américain de 26 ans, qui a été 5^e mondial en février 2003, n’avait pour le moment jamais dépassé le stade des quarts en Grand Chelem. Un palier a été franchi. Mais la marche Sinner est (très) haute.

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L’Italien de 23 ans, qui a débloqué son compteur en Grand Chelem à Melbourne en janvier dernier, n’a perdu que deux matches cette saison (34 victoires, dont 22 en Grands Chelems). Avec Alcaraz (lauréat de Roland-Garros et Wimbledon), c’est clairement le meilleur joueur de l’année. Depuis bientôt un an, le patron c’est même lui. Il a ainsi remporté 68 de ses 75 derniers matches, entre l’US Open 2023 et l’US Open 2024. Il a décroché sept titres sur la période, dont un Grand Chelem, deux Masters 1000 et quatre ATP 500, sans oublier la Coupe Davis. Signe de sa confiance du moment ? Il a remporté 13 des 14 derniers tie-breaks qu’il a disputés. Des stats dignes d’un Djokovic.  

Leurs parcours

L’US Open de Sinner a débuté par une polémique. La révélation de son contrôle positif au clostébol, survenu cette année à Indian Wells et pour lequel il a été blanchi. Imperturbable ou presque. L’Italien a fait le boulot à défaut d’avoir joué son meilleur tennis. Après un faux départ lors de son premier tour face à Alex Michelsen où il avait été mené un set, un break, il a notamment déjà dominé deux autres joueurs américains, Mackenzie McDonald et Tommy Paul. Il a remporté sans trembler, en quarts en quatre sets le choc contre le Russe Daniil Medvedev, vainqueur du tournoi en 2021. Et a fait respecter son rang contre la surprise Jack Draper 7-5 7-6 (7-3) 6-2 dans une première demi-finale, très oubliable, niveau spectacle. La confiance à bloc. Reste à connaître l’état de son poignet gauche après avoir fait appel au kiné contre Draper en demi-finale.

Taylor Fritz, a su profiter de l’élimination prématurée du tenant du titre Novak Djokovic et a signé de jolies performances. La tête de série n°12 a écarté en quatre sets Casper Ruud en 8es puis Alexander Zverev en quarts. En difficulté, il a su renverser son compatriote Frances Tiafoe dans le dernier carré (4-6, 7-5, 4-6, 6-4, 6-1).   

Les confrontations

Le dernier match entre les deux hommes a été remporté par Jannik Sinner dans la douleur en quarts à Indian Wells 2023 (6-4, 4-6, 6-4). C’est toujours à Indian Wells, que Fritz avait remporté son premier duel contre Sinner en 2021 au 3^e tour (6-4, 6-3). Mais Sinner n’était pas encore Sinner… 

Ils ont dit

Jannik Sinner : «L’atmosphère sera ce qu’elle sera. On est en Amérique, contre un Américain, donc il est évident que la foule sera un peu plus de son côté. Mais c’est normal, ce n’est pas contre moi. Donc je l’accepte. Quand je joue en Italie, c’est la même chose. Je sais que beaucoup de gens me regardent depuis l’Italie, alors je vais essayer de me nourrir de leur soutien à eux (…) Taylor a un gros service, mais il est aussi très solide au fond de court. Il peut frapper fort, ou avec beaucoup d’effet. Il sait très bien varier ses coups. Il a beaucoup joué cette année, donc il a le rythme.»

Taylor Fritz : «Honnêtement, je ne pense pas que ce sera un match plus stressant que la demi-finale. Jouer contre Frances (Tiafoé), un autre Américain, pour savoir lequel de nous deux irait en finale, et sachant que je menais 6-1 dans les face-à-face, c’était hyper stressant. Jouer contre le numéro 1 mondial, c’est différent. Il est favori, la pression est sur lui. En même temps, j’ai toujours aimé jouer contre lui. Je me sens bien, et j’ai le sentiment que je vais bien jouer et gagner.»

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