«Une énorme prise de risque» : les secrets de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques, racontés pour la première fois par son créateur Alexander Ekman

«Toute cette opération a été une grande aventure, avec des hauts et des bas dix fois par jour. J’ai l’impression d’avoir vécu des mois avec un monstre à mes côtés, ce monstre énorme de la CER3, son nom de code, à organiser place de la Concorde», confie Alexander Ekman, directeur artistique et chorégraphe de la cérémonie d’ouverture des Paralympiques, le 28 août dernier. Pourtant, le Suédois de 40 ans, formé au Royal ballet de Suède avant de danser au Nederlands Dans Theater puis au Ballet Cullberg et de se lancer dans des chorégraphies ébouriffantes, n’avait pas encore pu en parler. «C’est une performance aussi d’être dans les médias», dit-il, évoquant le traumatisme de sa première conférence de presse à 18 ans, où le trac l’avait laissé sans voix devant l’aréopage de journalistes.

«Avant la cérémonie j’avais d’autres choses à penser, et après, j’ai mis du temps à m’en remettre.» Si bien que son nom a été englouti derrière celui des protagonistes des autres cérémonies. Même sur le site de France Télévisions qui met la cérémonie en replay, aucune mention de son nom dans la notice de présentation. Il était temps de rendre à Ekman ce qui lui revient : soit la direction artistique et la chorégraphie des quatre heures d’ouverture des Paralympiques, place de la Concorde, pour 160 danseurs, un show vu sur France Télévisons par 10,2 millions de téléspectateurs.  

La commande lui est arrivée deux ans avant les Jeux par Thomas Jolly, directeur artistique des Jeux, et Thierry Reboul, directeur exécutif des Jeux. Et Ekman y a consacré un an de sa vie. Ils avaient vu Play, au Palais Garnier et bien capté le potentiel d’invention du chorégraphe. Les quatre cérémonies pouvaient bien être placées sous la direction de Thomas Jolly, «il s’avérait de plus en plus clair qu’en avoir déjà trois…