« Under the Bridge », sur Disney+ : Riley Keough et Lily Gladstone dans un « true crime » soigné mais sans saveur

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DISNEY+ – À LA DEMANDE – MINISÉRIE

Under the Bridge met beaucoup d’efforts à sonner « juste ». Adaptée de l’enquête publiée en 2005 par l’autrice canadienne Rebecca Godfrey, la minisérie de Quinn Shephard reconstitue avec application les circonstances dans lesquelles Reena Virk, 14 ans, a trouvé la mort en 1997, aux mains d’une bande d’adolescents dont elle a désespérément cherché l’amitié. La journaliste, qui a elle-même grandi en Colombie-Britannique, est ici interprétée par Riley Keough, et la disparition de Reena coïncide avec son retour dans la région, après dix ans d’absence. Alors qu’elle projetait d’écrire un livre sur son enfance dans ce coin reculé de l’île de Vancouver, elle fait de la mort de Reena le point de départ d’un nouveau récit.

En dehors de ces arrangements avec la réalité, la vraie Rebecca Godfrey et son avatar fictionnel partagent le même traumatisme, un frère noyé, ainsi qu’une addiction à la nicotine qui coûtera la vie à l’autrice, morte en 2022 d’un cancer du poumon, alors que la série était en développement.

Procès de sept adolescents

Autre concession à la dramaturgie, l’ajout du personnage de Cam Bentland (Lily Gladstone), flic aux origines amérindiennes, adoptée par une famille blanche et amie d’enfance de Rebecca. L’actrice de Killers of the Flower Moon a beau s’en sortir par le haut, il est difficile de voir autre chose dans Cam que l’ajout d’une perspective indigéniste, destinée à appuyer là où la série veut faire mal : le meurtre de Reena, dont le visage porte une marque de cigarette pile entre les deux yeux, comme un bindi, est-il un crime raciste ?

Ce fut en effet un des principaux enjeux du procès des sept adolescents (un garçon et six filles), accusés d’avoir tabassé puis noyé Reena, après l’avoir harcelée pour des raisons que seuls ces gamins d’une brutalité inouïe, et souvent d’une idiotie crasse, peuvent expliquer. Tout juste sait-on que cette fille de Témoins de Jehovah cherchait à fuir, à travers leur fréquentation, une ambiance familiale austère. Et que certains agresseurs de Reena vivaient dans un foyer pour adolescents placés.

C’est peut-être à cause de son approche un peu schématique des déterminismes sociaux qu’Under the Bridge ne prend pas. Parce qu’elle veut faire entendre tous les points de vue et ne froisser aucune susceptibilité, la série peine à trouver une voie, une personnalité, et se noie dans les lieux communs, tant sur la violence adolescente que sur la réalité du travail journalistique. Les quelques moments gracieux qui opposent Rebecca à Cam – l’une veut rendre justice à Reena, l’autre veut comprendre pourquoi elle est morte ; les deux sont amoureuses l’une de l’autre – sauvent la série de l’insipide.

Série développée par Quinn Shephard. Avec Riley Keough, Lily Gladstone, Archie Panjabi, Vritika Gupta (EU, 2024, 8 x 35 à 60 min). A la demande sur Disney+.

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