Trouver un travail au Canada quand on est étranger : « Ici c’est plus convivial, le tutoiement est courant»

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«Au Canada les relations interprofessionnelles sont moins formelles qu’en 
France, ce qui ne veut pas dire moins professionnelles ! ». Chasseur de tête indépendant, Florian Pradon travaille dans le recrutement à Montréal depuis 17 ans. Il met en garde les candidats à l’expatriation : « Ici c’est plus convivial, le tutoiement est courant, on veille à mettre les candidats à l’aise pour qu’ils nous montrent qui ils sont vraiment. Mais cela peut-être un piège pour un Français, pas habitué à ce type de relations avec les recruteurs : il ne doit pas se relâcher. De même, la verve, le panache ou le goût du bon mot des Français ne marchent pas trop au Canada, où les recruteurs sont pragmatiques ». En effet, dans le monde du travail canadien on aime aller “straightforward”, droit au but. 

Se présenter comme un consultant qui offre ses services 

Une règle à appliquer aussi en entretien : « Avoir travaillé dans des entreprises prestigieuses, c’est très bien, mais le recruteur va surtout s’attacher aux expériences professionnelles dans le détail : il faut savoir expliquer ce qu’on a fait, sur quels projets on a travaillé, avec quel budget, quels résultats. Se présenter comme un “consultant” qui offre ses services, plutôt que comme quelqu’un qui vient chercher un emploi ». Et être prêt à «shifter» pour faire l’entretien en anglais, indispensable, même au Québec. 

Zapper les centres d’intérêt et la photo sur le CV 
 

Cette recherche d’efficacité s’applique également dans la rédaction du CV. Avant d’arriver à Montréal, il y a 5 ans, Damien Loison, directeur associé chez Michael Page International Canada, a travaillé 11 ans à Lyon, puis à Monaco. Il a noté que le CV version Amérique du Nord est plus léger : « Ici, on se passe de la photo et des détails sur la situation familiale et même de l’âge. Ayez aussi la main légère sur les centres d’intérêt, à préciser seulement s’ils mettent en avant une capacité à mettre au service de la communauté, 
à travers une expérience de bénévole ou de responsable dans une 
association, par exemple »

Par exemple Renault n’est pas très connue de ce côté de l’Atlantique, il faut donc préciser pour chaque employeur son secteur d’activité 

Damien Loison, directeur associé chez Michael Page International Canada

Enfin, il faut faire attention à la compréhension de son parcours académique : « Un diplôme d’ingénieur français est souvent l’équivalent d’un baccalauréat en génie au Québec, et nécessite pour exercer l’obtention d’un permis d’ingénieur auprès de l’Ordre des ingénieurs du Québec, illustre ainsi Damien Loison. Attention aussi aux entreprises citées. Par exemple Renault n’est pas très connue de ce côté de l’Atlantique, il faut donc préciser pour chaque employeur son secteur d’activité ». Si l’entretien se tient à distance, il faut le préparer explique Florian Pradon, « en s’entraînant avec quelqu’un pour tester sa caméra et sa connexion avant le jour J, et apprendre à se détendre. Il faut s’être renseigné sur l’entreprise visée, ce qu’elle fait, son histoire, son actualité ; sur son interlocuteur, s’il est du métier, ce qu’il fait, son parcours, ses récompenses ou ses publications »

Il faut se montrer réactif 

Dernier conseil : soyez prêt à être réactif ! « Le marché du travail canadien est pénurique en compétences, notamment dans la santé, la construction, l’industrie, indique Damien Loison. Les recruteurs sont donc plus ouverts qu’en France à recevoir des profils qui viennent de l’étranger, et les process de recrutement sont très rapides, 2 à 4 semaines contre 2 ou 3 mois en France. Il faut avoir pris ses dispositions pour être disponible rapidement, et donc avoir son visa de travail ». Ou, mieux, être déjà sur place pour chercher un emploi, insistent nos deux experts, et ainsi se donner toutes les chances de pouvoir répondre “oui” quand un recruteur vous demandera : « Êtes-vous disponible pour venir travailler chez nous dans 3 semaines ? ».

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