Trois livres de poche bibliophiles conseillés par François Angelier, dont deux d’Alberto Manguel

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« Une histoire de la lecture » (History of Reading), d’Alberto Manguel, traduit de l’anglais par Christine Le Bœuf, Babel, « Essai », 432 p., 6,20 €.

« Maïmonide. La foi dans la raison » (Maimonides. Faith in Reason), d’Alberto Manguel, traduit de l’anglais par Laurent Cantagrel, Les Belles Lettres, « Le goût de l’histoire », 264 p., 15,50 €.

« Le Goût des bibliothèques », anthologie de Laurence Biava, Mercure de France, « Le petit Mercure », 128 p., 9 €.

Lire Une histoire de la lecture, ­d’Alberto Manguel, confère l’étrange impression de lire et d’être lu, de devenir un figurant de cette longue histoire, à la fois artisanale et transcendantale, entre l’homme et le livre. D’autant que l’auteur a tout vécu des rapports possibles avec un livre. Ancien directeur de la Bibliothèque nationale d’Argentine (2016-2018), bibliomane déménageur charriant à sa suite un océan de caisses, amateur de monstres écrits et de lieux chimériques (Dictionnaire des lieux imaginaires, avec Gianni Guadalupi, Actes Sud, 1999), monographe (Kipling, Stevenson), il est surtout un grand arpenteur du monde des mots imprimés.

Une histoire de la lecture a d’abord le désir d’être l’histoire du lecteur Manguel, qu’on suit dès son enfance de fils de diplomate et ses premières armes comme vendeur, jusqu’à ces incursions savantes dans les hauts lieux de l’érudition. Succède à l’intimisme du mange-livres une histoire érudite de la lecture, depuis la glaise incisée des tablettes babyloniennes jusqu’au CD-Rom (le livre est paru en 1996 ; Actes Sud, 1998), en passant par les théories antiques et médiévales sur l’acte de lire, la naissance de la lecture silencieuse et de la lecture publique, le sport mémoriel, des livres inouïs comme le Codex Seraphinianus, encyclopédie des merveilles de Luigi Serafini, ou des figures hors normes tel le comte Libri, maître-chapardeur de livres. Une somme d’érudition vivante.

Lire aussi (1998) | Article réservé à nos abonnés « Une histoire de la lecture », d’Alberto Manguel : l’homme-livre

Il devrait y avoir un prix de la commande. Auquel cas, il irait dans l’instant à Ileene Smith, patronne des presses de l’université Yale (Connecticut), qui a eu l’excellente idée de commander à Alberto Manguel une monographie sur Maïmonide, auteur qui était à l’époque scrupuleusement inconnu de l’écrivain. Maïmonide. La foi dans la raison est une merveille d’érudition pondérée et de romanesque intellectuel. Fils d’Al-Andalus, où il naît en 1138, ayant grandi à Cordoue, donc formé dans un lieu d’échange judéo-islamo-chrétien, il est contraint à l’exil avec sa famille par le rigorisme coranique des Almohades. Commence alors une errance qui le mène à Alméria, à Fès, à Acre, à Fostat, au Caire, où Maïmonide meurt en 1204, médecin personnel de Saladin.

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