Les 500 élèves du collège perpignanais La Garrigole devraient expérimenter la pause numérique à partir de janvier 2025, soit une absence totale de connexion au sein de l’enceinte scolaire. Ce collège est le seul établissement scolaire des Pyrénées-Orientales à se lancer à ce jour dans cette expérimentation. « L’utilisation des portables au sein du collège est déjà interdite, conformément à la loi, mais on sait aussi très bien que nos jeunes trouvent des endroits, comme les toilettes, pour le faire quand même ! », confie Thierry Courtès, le principal. Pour autant, pas question pour le chef d’établissement d’aller vers le tout répressif : « L’objectif est de rester dans une démarche éducative et de montrer que l’on peut faire autrement. »
Des bienfaits sur la concentration et la convivialité
Dès le mois d’octobre, au moment de la semaine de la démocratie scolaire (du 7 au 12 octobre) et de la mise en place du conseil de vie collégienne, enseignants, personnels et collégiens seront invités à entrer dans le vif du sujet. « Nous en sommes à la genèse du projet. Tout sera mis sur la table, discuté et décidé ensemble, en réfléchissant à ce que l’on pourrait faire ou proposer à la place », insiste le principal pour qui l’implication des parents va être aussi déterminante.
Le principal souhaite également se rapprocher des collèges des autres départements qui ont déjà démarré l’expérimentation pour partager les bonnes pratiques et ne pas refaire les mêmes erreurs. Une démarche approuvée par la rectrice de l’académie de Montpellier, Sophie Béjean, qui confirme que « la pause numérique est bien plus qu’une interdiction du portable et l’achat d’une armoire fermant à clé. C’est l’occasion de dialoguer avec les parents, de les sensibiliser aux bienfaits attendus, et, côté élèves, il s’agit de les impliquer sur ce qu’ils aimeraient voir mis en place… » Et cela, sans que cela représente un investissement coûteux et difficile à prendre en charge par l’établissement, insiste-t-elle.
Après une toute première expérimentation dans un lycée de Sommières (Gard) l’année dernière, une équipe de chercheurs en sciences cognitives a déjà pu faire état « des bienfaits sur la concentration des élèves mais aussi sur le climat scolaire, les interactions entre les élèves qui ont retrouvé le plaisir d’échanger entre eux », se réjouit Sophie Béjean. Le principal du collège La Garrigole est pressé de… prendre son temps : « La communication autour de ce projet est essentielle pour remporter l’adhésion. Des réunions vont être organisées. C’est un projet collectif. »
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