Tourisme militant : pourquoi Belfast peut devenir the place to be en Europe

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Dans cette capitale où des murs séparent encore les communautés catholiques et protestantes, l’avenir semble enfin permis : jeune génération tournée vers le futur, passé converti en produit touristique, littoral époustouflant et vie nocturne en plein essor.

C’est une ville délaissée, peu connue. Peut-être parce qu’on ne sait rien de ce pays. Quand on parle d’Irlande, une capitale nous vient en tête : Dublin. Il y en a pourtant une autre : Belfast, la capitale d’Irlande du Nord, nation du Royaume-Uni. Belfast ? Oui, la dernière ville d’Europe de l’Ouest à avoir connu un conflit armé de grande ampleur. C’était entre 1968 et 1998, les républicains irlandais se sont opposés aux loyalistes britanniques : des assassinats, des attentats, 3500 morts. Pour séparer les deux communautés, il a fallu ériger des murs, encore debout aujourd’hui. Un conflit de 30 ans dont se remet la capitale : les murs sont devenus des lieux touristiques que font visiter d’anciens combattants reconvertis en guides. Après trois décennies de chaos, le centre-ville s’est transformé en lieu de fête, rempli de pubs iconiques. Dès qu’on sort de la cité, les falaises de la mer d’Irlande rappellent que la couleur verte est probablement née ici. Belfast est une capitale bouleversante tournée vers l’avenir. Ne pas la connaître, c’est ne pas connaître l’Irlande.

Les « Peace walls », murs de Berlin de Belfast

Séparant le quartier britannique de Shankill et celui de Falls (irlandais), le plus grand mur de Belfast attire de nombreux visiteurs en Black Cab.
Tourism Ireland

Il mesure 6 kilomètres de long et 7 mètres de haut. Il est en béton, en tôle, en grillage. Des portails surmontés de barbelés permettent de passer. Oui, un mur de séparation en pleine capitale : un des fameux «peace walls» de Belfast. D’un côté, les maisons en brique rouge de Shankill, quartier où vivent les protestants d’origine britannique, les unionistes, les loyalistes. De l’autre, les petites maisons de Falls, quartier des catholiques d’origine irlandaise, des nationalistes, des anciens membres de l’Armée républicaine irlandaise (IRA).

Aujourd’hui, les deux communautés vivent plus ou moins en paix. Ce mur est devenu un lieu d’expression artistique : des cars entiers de touristes viennent admirer les tags d’artistes ou écrire un mot d’espoir au marqueur. Pour y aller, mieux vaut avoir un guide, non pas que le coin soit dangereux mais parce que le contexte nécessite d’être expliqué par un local. À Belfast, les Black Cab (taxis noirs) organisent des visites politiques (Political ou Troubles tour) de la ville.

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La plupart de ces guides sont d’anciens combattants libérés après les accords de paix de 1998. Ils vous expliquent le conflit, vous parlent des autres murs de la ville : il y en a près de 100, dont certains ferment encore la nuit.

Les « murals », entre street-art et gloire aux groupes paramilitaires

Fresque murale représentant Bobby Sands, ce militant nationaliste de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) mort dans les prisons britanniques en 1981.
Simon Pertron / VG-Frapo

Plus impressionnantes que les murs, les fresques murales. Dans les quartiers loyalistes (protestants), ces peintures parlent de guerre et de culture britannique : hommes cagoulés et armés défendant le quartier, roi Guillaume III, main rouge de l’Ulster. Dans East Belfast, on peut en voir sur Newtownards Road. En arrière-plan, le chantier naval Harland & Wolff, où a été construit le Titanic. Superbe.

Dans Falls, le quartier catholique, les fresques parlent davantage de paix et d’espoir. Certaines d’entre elles évoquent aussi la lutte pour les droits civiques de la minorité catholique au XXᵉ siècle, point de départ du conflit nord-irlandais. La plus célèbre est celle consacrée à Bobby Sands, ce militant nationaliste irlandais mort à 27 ans d’une grève de la faim dans les geôles britanniques.

Le musée Titanic Belfast, là où est né le paquebot

Ouvert en 2012, le musée Titanic retrace toute l’histoire du célèbre paquebot, de sa construction à Belfast à sa disparition en 1912.
Tourism Ireland / Richard Watson

À l’époque, c’était le plus grand paquebot de luxe jamais mis sur l’eau. Il a fallu quatre années pour construire le Titanic, de 1909 à 1912. Où ça ? Ici, à Belfast, dans le chantier naval de Harland & Wolff. Un musée grandiose retrace l’histoire de ce bateau : Titanic Belfast (29 € l’entrée). Dans les 24 salles, le visiteur revit sa construction, son lancement, son naufrage ainsi que les recherches pour le retrouver. Le bâtiment est situé dans le nord de la ville, au bord de la mer d’Irlande, sur les docks de Belfast, dans le quartier qui a vu naître le paquebot. Pour y aller, on conseille de marcher depuis le centre-ville, cela permet de découvrir une partie de la capitale. On longe les quais, on passe devant le stade de hockey sur glace.

Les pubs, incontournables lieux de sociabilité

Plus qu’un pub, le Kelly’s Cellars est une véritable institution de Belfast où l’on peut choisir de se mettre à l’intérieur ou en terrasse.
Brian Morrison

Dès 17 h, place à la musique live. Des groupes de musique irlandaise se produisent au fond des pubs. Le centre-ville de Belfast a retrouvé une sérénité : équipements publics de qualité, espaces communs et surtout, surtout, des pubs ! Chaque soir, les bars s’animent dès la fin d’après-midi, à la sortie du travail. Les vendredi et samedi, le centre-ville devient une fête à ciel ouvert. On boit des pintes de bière ou de cidre à la pression en écoutant de la musique et on se retrouve dans une ruelle pavée à parler à de parfaits inconnus. Les rues les plus animées se situent sur Church Lane, Skipper Street, High Street, Hill Street, Commercial Court ou encore Berry Street. Parmi les pubs à ne pas manquer, citons le Duke of York, avec son comptoir en bois et ses fenêtres en vitrail. Ou encore le Kelly’s Cellar, le plus vieux pub irlandais de la ville, où l’ambiance est l’une des toutes meilleures.

La chaussée des Géants et sa côte, lieu de légendes et de spectaculaire

1. Lieu spectaculaire, le Chaussée des Géants abrite 40.000 colonnes hexagonales au bord de la mer d’Irlande.
Thibault Petit / Photo presse

Posées à la verticale, serrées les unes contre les autres, elles s’enfoncent dans l’eau salée. C’est l’un des plus beaux endroits d’Irlande, nord et sud confondus : la chaussée des Géants, un ensemble de 40.000 colonnes hexagonales. On dirait des orgues de basalte au bord des vagues. Le cadre est exceptionnel : des falaises verdoyantes surplombent la mer d’Irlande. Selon la légende, ces pierres auraient été placées par un géant irlandais pour rejoindre l’Écosse. En réalité, cette formation est une coulée de lave basaltique érodée par l’action de la mer. Classée à l’Unesco, la chaussée des Géants est l’un des sites touristiques majeurs d’Irlande du Nord. Plusieurs chemins piétons balisés permettent d’en faire le tour.

Si vous venez en voiture depuis Belfast, un autre site intéressant se trouve sur le chemin : les Dark Hedges, cette allée de hêtres sombres à Bregagh Road dans le comté d’Antrim. Les troncs et les branches s’étirent de façon tortueuse. On ressent de la magie et du mystère. Cette route d’un kilomètre vous dit quelque chose ? Normal, elle a servi de lieu de décor au continent imaginaire de Westeros dans la série Game of Thrones.

La chaussée des Géants depuis Belfast : 1h20 en voiture (parking payant sur place). En bus, prendre le 221, direct (23,5 €) depuis High Street à Belfast. Sinon, plusieurs agences de voyage proposent l’excursion à la journée.

Plus d’infos sur le site de l’office du tourisme de Belfast : visitbelfast.com

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