« Touche pas à ma poêle » : manifestation des salariés du groupe Seb à Paris contre l’interdiction des « polluants éternels »

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Au son d’un concert de poêles, des centaines de salariés du groupe Seb, soutenus par leur direction, se sont rassemblés mercredi à Paris pour demander le « retrait » de la proposition de loi sur les PFAS ou « polluants éternels », dont ils craignent qu’elle ne mette leurs emplois en péril.

« Touche pas à ma poêle » et « Sauvons les poêles Made in France », indiquent les pancartes des manifestants rassemblés sur l’esplanade des Invalides et qui souhaitent continuer à fabriquer dans leurs usines les ustensiles Tefal utilisant des substances antiadhésives contestées, à base de composants fluorés.

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« Nous demandons le retrait pur et simple de cette loi », a déclaré le directeur général du groupe Stanislas de Gramont, présent dans la manifestation. Il voit dans le texte d’interdiction des PFAS en France « une menace très directe » sur les 3 000 emplois des usines Seb de Rumilly (Haute-Savoie) et de Tournus (Saône-et-Loire) qui fabriquent notamment les poêles Tefal.

 

« On est très en colère, on est entraîné dans des amalgames pas sérieux du tout », a-t-il ajouté. Le groupe assure que le PTFE (polytétrafluoroéthène), utilisé pour le revêtement antiadhésif de 90 % de ses poêles, n’est pas considéré comme « nocif pour la santé ou l’environnement ».

« Contre-vérité »

Un argument massue, contré par des scientifiques mercredi : « Dire qu’il n’y a pas de problèmes avec le PTFE est une contre-vérité », a réagi Pierre Labadie, directeur de recherche au CNRS en chimie de l’environnement. « Il est vrai que dans des conditions normales d’utilisation, sans surchauffe des poêles, le PTFE, polymère inerte et stable, ne pénètre pas dans l’organisme, mais sa fabrication peut générer des tensioactifs fluorés potentiellement toxiques. De même au moment de sa destruction ou de son recyclage, il y a aussi la possibilité de générer des PFAS problématiques » a-t-il dit.

Le secteur de Rumilly (Haute-Savoie) « fait l’objet d’une surveillance particulière en matière de pollution aux perfluorés (PFAS) », avec une « surveillance du réseau public d’eau potable, des captages privés de Cereal Partners France (CPF) et des sources potentielles de pollution (Tefal, ex-site de Salomon et l’ancienne tannerie Fortier Beaulieu », selon un point des autorités sanitaires de la région en début d’année.

 

La proposition de loi, portée par le député écologiste Nicolas Thierry, doit être débattue et soumise au vote jeudi à l’Assemblée. Elle prévoit notamment d’interdire la fabrication, la vente et l’importation en France de certains produits contenant des PFAS.

Les substances per- et polyfluoroalkylées, ou PFAS, utilisées dans l’industrie chimique, s’accumulent avec le temps dans l’air, le sol, les eaux des rivières, la nourriture et jusqu’au corps humain, d’où leur surnom de « polluants éternels ».

Signe que la mobilisation du groupe Seb semble commencer à peser, un amendement déposé par le député MoDem Cyrille Isaac-Sibille entend décaler l’interdiction appliquée aux ustensiles de cuisine au 1er janvier 2030.

De son côté, le Premier ministre Gabriel Attal, interpellé par un député écologiste à l’Assemblée sur la dangerosité des PFAS, a répondu que le gouvernement « se bat(tait) au niveau européen » pour « réduire la présence de ces molécules notamment dans les emballages alimentaires ». « Nous avons eu une première victoire à Bruxelles » a-t-il dit, « c’est bien au niveau européen qu’il faut se battre sur ce sujet-là, le levier européen est le bon levier » afin de ne pas affaiblir l’industrie française aux dépens de celles des pays voisins.

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