Tentative d'assassinat présumée contre Trump: le suspect inculpé de détention illégale d’armes

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Un homme de 58 ans a été arrêté, dimanche, après que des coups de feu ont été entendus près du golf où se trouvait le candidat républicain à la présidentielle, en Floride. Le FBI a ouvert une enquête.

En deux mois, Donald Trump a été visé par deux tentatives d’assassinat. En juillet, le candidat républicain à l’élection présidentielle américaine de novembre prochain avait été touché à l’oreille lors d’un meeting en Pennsylvanie par les tirs d’un jeune homme, abattu par les forces de l’ordre. Dimanche 15 septembre, l’ancien président des États-Unis a été la cible, selon les termes du FBI, d’une «tentative présumée d’assassinat», en Floride. Pour l’heure, le suspect a été inculpé de détention illégale d’arme et de possession d’une arme au numéro de série effacé.

Au lendemain de cet événement qui aurait pu, une nouvelle fois, faire basculer la campagne électorale, Le Figaro fait le point sur ce qu’il faut savoir.

Des «coups de feu tirés près» de Donald Trump

Dimanche, «peu avant 14 heures» selon le Secret Service (USSS), l’unité d’élite en charge de la protection des hautes personnalités politiques, des coups de feu ont été entendus «près» de Donald Trump. Ce dernier se trouvait alors sur le parcours de son golf, le Trump National Golf Club de West Palm Beach (Floride). 

Lors d’une conférence de presse tenue après l’incident, Ric Bradshaw, le shérif du comté de Palm Beach, a précisé le déroulé des événements. Des agents des services secrets se trouvaient à quelques trous devant le candidat républicain, lorsqu’ils ont remarqué le bout du canon d’une arme positionnée à travers la clôture, à une distance de 400 à 500 mètres de l’ex-président. Ils ont alors ouvert le feu.

La police arrête une voiture suite aux coups de feu près du terrain de golf de Donald Trump en Floride, le 15 septembre.
Martin County Sheriff’s Office / REUTERS

L’homme a laissé tomber son arme et a pris la fuite à bord d’un SUV. Il a ensuite été interpellé dans un comté voisin par les forces de l’ordre locales. Le shérif du comté de Martin, William Snyder, a déclaré que le suspect «n’était pas armé» lorsque les forces de l’ordre l’ont sorti de sa voiture. Il avait un comportement calme et a montré peu d’émotion, a détaillé le shérif, précisant qu’il n’a pas demandé pourquoi il était arrêté. «Il n’a jamais posé de questions». Mené devant le juge, l’homme a été inculpé de détention illégale d’arme et de possession d’une arme au numéro de série effacé.

Un AK-47 et une GoPro retrouvés

Dans le buisson où le tireur était caché, les forces de l’ordre ont trouvé un fusil d’assaut AK-47, deux sacs à dos et une caméra GoPro. Des photos des forces de l’ordre présentées à la presse par Ric Bradshaw montrent les deux sacs noirs suspendus à une clôture grillagée dans les buissons à l’extérieur du parcours, avec l’arme calée entre eux et pointée à travers un trou dans la clôture.

Ric Bradshaw présente à la presse des clichés pris sur le lieu où se trouvait le principal suspect de la tentative d’assassinat contre Donald Trump.
CHANDAN KHANNA / AFP

La caméra GoPro est accrochée à la clôture, comme pour filmer dans la direction du tir.

«Je suis en sécurité et je vais bien»

Rapidement après les tirs, les équipes de l’ancien magnat de l’immobilier âgé de 78 ans ont transmis à la presse des messages assurant : «N’ayez crainte, je suis en sécurité et je vais bien. Personne n’a été touché. Grâce à Dieu.» 

Dans une publication postée plus tard sur son réseau social, Truth, Donald Trump rend hommage aux «services secrets américains, [au] shérif Ric Bradshaw et son équipe de patriotes courageux et dévoués, ainsi [qu’à] l’ensemble des forces de l’ordre, pour l’incroyable travail accompli aujourd’hui afin d’assurer ma sécurité».

Ryan Wesley Routh, le principal suspect arrêté

Des éléments sur l’identité du suspect ont émergé. Selon les médias américains, il s’agit de Ryan Wesley Routh, un homme blanc de 58 ans originaire de Caroline du Nord qui vit à Kaaawa, à Hawaï. Une information que les autorités n’ont pas confirmée à ce stade. De plus, rien n’indique pour l’instant que l’homme a ouvert le feu avant d’être interpellé. Ses motivations restent d’ailleurs inconnues.

Ryan Wesley Routh s’est distingué sur les réseaux sociaux par ses positions pro-ukrainiennes.
AFPTV / AFP

Selon son profil LinkedIn, Ryan Wesley Routh est propriétaire d’une entreprise de construction d’habitat léger appelée Camp Box, à Hawaï. D’après Associated Press, «Routh a souvent publié sur les réseaux sociaux des articles sur la guerre en Ukraine et avait un site Web sur lequel il cherchait à collecter des fonds et à recruter des volontaires pour se rendre à Kiev afin de participer à la lutte». En 2023, il déclarait dans un article du New York Times  consacré aux volontaires américains qui participaient à l’effort de guerre ukrainien qu’il s’était rendu en Ukraine et qu’il voulait recruter des soldats afghans qui avaient fui les talibans pour y combattre. Plusieurs fois, l’homme a fait part de son rêve d’une «armée civile massive» en provenance du monde entier.

En 2022, l’AFP l’avait interviewé à Kiev lors d’une manifestation de soutien aux Ukrainiens piégés dans la ville portuaire de Marioupol. «Poutine est un terroriste et il faut en finir avec lui. Nous avons donc besoin que tout le monde, dans le monde entier, arrête ce qu’il fait et vienne ici maintenant», avait-il déclaré à l’agence française.

Ryan Wesley Routh (centre) lors d’un rassemblement demandant l’organisation d’un processus d’extraction pour les membres du service ukrainien d’Azovstal Iron and Steel Works à Mariupol, à Kiev, en Ukraine, le 17 mai 2022.
Valentyn Ogirenko / REUTERS

Politiquement, Ryan Wesley Routh semble être un partisan démocrate. Selon NBC News, ce dernier a fait des «petites contributions à la plateforme de collecte de fonds démocrate ActBlue, dont 19 en 2019 et 2020 pour des montants allant de 1 à 25 dollars». «Ces dernières années, ses publications suggèrent qu’il s’est détourné de Trump et qu’il a exprimé son soutien au président Joe Biden et à la vice-présidente Kamala Harris», ajoute Associated Press  . «@realDonaldTrump Alors que tu étais mon choix en 2016, moi et le monde espérions que le président Trump serait différent et meilleur que le candidat, mais nous avons tous été très déçus et il semble que tu empires et que tu régresses. Je serai heureux quand tu seras parti», a-t-il par exemple écrit en 2020, rapporte CBS News.

Son casier judiciaire fait mention de huit arrestations, la plupart pour des délits mineurs. Toutefois, un article de News & Records  daté de décembre 2002 rapporte qu’un homme portant le même nom a été arrêté après une «confrontation de trois heures» avec les forces de l’ordre à Greensboro, en Caroline du Nord. L’article explique qu’il a été arrêté lors d’un contrôle routier, qu’il a mis la main sur une arme et s’est barricadé à l’intérieur d’une entreprise de couverture dont il était propriétaire.

Le FBI ouvre une enquête

Dans la soirée, le FBI a annoncé l’ouverture d’une enquête pour «tentative d’assassinat présumée visant l’ex-président Donald Trump».  

«La violence n’a pas sa place en Amérique», réagit Kamala Harris

«J’ai été informé de rapports faisant état de coups de feu tirés près de l’ancien président Trump et de sa propriété en Floride, et je suis heureux qu’il soit sain et sauf. La violence n’a pas sa place en Amérique», a écrit sur X la vice-présidente et candidate du parti démocrate à l’élection présidentielle américaine.

Des propos similaires à ceux du président Joe Biden, qui s’est dit «soulagé» que Donald Trump soit «indemne». «Il n’y a pas de place pour la violence politique ni pour aucune violence dans notre pays, et j’ai demandé à mon équipe de continuer à veiller à ce que les services secrets disposent de toutes les ressources, capacités et mesures de protection nécessaires pour garantir la sécurité continue de l’ancien président», a-t-il ajouté dans une série de messages publiés sur X.

Zelensky, Starmer… Les réactions des dirigeants du monde entier

Plusieurs dirigeants étrangers ont réagi à l’incident. Sur X, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit «heureux» de savoir Donald Trump «sain et sauf». «Je lui adresse mes meilleurs vœux ainsi qu’à sa famille (…) L’État de droit est primordial et la violence politique n’a sa place nulle part dans le monde. Nous espérons sincèrement que tout le monde sera en sécurité.» De son côté, le premier ministre britannique Keir Starmer s’est dit «très, très inquiet». «Je pense qu’il est vraiment important que nous disions clairement que la violence ne doit avoir aucune place dans aucun processus démocratique», a-t-il affirmé depuis Rome.

À Moscou, les autorités disent «surveiller» les informations «en provenance» de Washington, voyant dans la tentative d’assassinat une intensification de la campagne électorale.

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