« Les deux résolutions des actionnaires de Tesla sont actuellement adoptées à une large majorité ! », a écrit Elon Musk, mercredi soir aux États-Unis, faisant référence aux résolutions visant à approuver son plan de rémunération d’une valeur de 56 milliards de dollars et le transfert de l’enregistrement de Tesla du Delaware (est) au Texas (sud). Cette déclaration est intervenue plusieurs heures avant les résultats officiels du vote, qui a effectivement validé la méga-rémunération de Musk.
Il est vrai que le constructeur automobile a fait campagne tous azimuts jusqu’au dernier moment pour que ses actionnaires adoptent l’énorme plan de rémunération de son patron. « Le temps est compté », affichait mercredi après-midi le site votetesla.com créé pour l’occasion, tandis qu’un compte à rebours égrenait les secondes jusqu’à 23h59 au Texas (04h49 GMT), heure de clôture du scrutin. « Votre vote est crucial pour la croissance et la réussite futures de Tesla et pour la valeur de votre investissement », avait insisté le spécialiste des véhicules électriques dans une vidéo expliquant, avec l’aide de son robot humanoïde Optimus, comment voter.
Pour susciter les votes, le groupe a même mis en jeu, par tirage au sort, quinze visites de la méga usine d’Austin (Texas) avec comme guides Elon Musk et Franz von Holzhausen, chef designer de Tesla. Outre le site dédié et l’aide d’Optimus, de nombreux messages ont été publiés sur X, ainsi que des publicités sur internet. Digne d’une campagne électorale.
Une rémunération estimée à 56 milliards de dollars
Le groupe comptait sur les petits porteurs pour faire la différence face aux gros investisseurs, dont plusieurs ont annoncé, ces derniers jours, qu’ils s’opposaient au package de rémunération. Ces investisseurs institutionnels en avaient fait de même le 21 mars 2018, lorsque ce montage financier avait été soumis aux actionnaires en assemblée générale extraordinaire. Le « oui » l’avait emporté à 73 %, en excluant les votes d’Elon Musk et de son frère Kimbal.
La rémunération d’Elon Musk est estimée à 56 milliards de dollars et prévoit des distributions d’actions pendant dix ans en fonction d’objectifs précis. Mais le recours d’un actionnaire devant un tribunal du Delaware a abouti à son annulation par une juge fin janvier. Mi-avril, le conseil d’administration a entrepris une manœuvre pour le remettre en piste en l’inscrivant au menu de l’assemblée générale ordinaire de jeudi.
« Le conseil soutient ce plan de rémunération. Nous y avons cru en 2018, en demandant à Elon de poursuivre des objectifs remarquables pour développer l’entreprise », avait alors fait valoir le conseil.
Pour les partisans de ce plan de rémunération, le risque était de voir Elon Musk se détourner de Tesla pour se consacrer davantage à ses autres entreprises (SpaceX, X, xAI, Starlink, etc). Or, pour beaucoup, Tesla n’est rien sans Elon Musk.
À l’inverse, les opposants estiment cette rémunération « ridicule » avec un salaire pour Elon Musk « 140 fois le salaire moyen d’un employé ».
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