Surmortalité des coques dans le Calvados : les pêcheurs à pied professionnels s’inquiètent

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Les pêcheurs à pied normands se font du souci. Rassemblés à une vingtaine devant la préfecture du Calvados mardi 27 août, ils ont alerté sur une surmortalité des coques sur les côtes. Jusqu’à 80 %, selon leurs estimations. Assez en tout cas pour exiger de plus amples investigations sur l’état du milieu. Un milieu fragile : les deux principaux gisements pour les coques sont situés dans la baie des Veys, arrosée par quatre fleuves à la frontière entre le Calvados et la Manche.

« Côté Calvados, à Géfosse-Fontenay, la zone est classée C. C’est-à-dire que la purification des coquillages par cuisson thermique est obligatoire. Côté Manche, c’est zone B, glissant vers C. Une opération de purification s’impose aussi », explique Maxime Le Grill, chargé de mission environnement sanitaire et bivalves au Comité des pêches de Normandie (CPN). Ce secteur est sensible depuis le début de son exploitation pour la pêche et l’ostréiculture. Déclaré insalubre en 1971, il est très suivi par les autorités sanitaires qui imposent donc aux professionnels la purification des coquillages.

Au comité des pêches, on estime que des alertes surviennent « dix à vingt fois par an » sur la qualité du milieu, dans la foulée, souvent, d’une forte pluviométrie ou de débordements d’ouvrages sanitaires comme les stations d’épuration, en amont de la baie. Des tests sont réalisés et décident d’une possible fermeture du gisement, le temps que les données bactériologiques reviennent à la normale.

« On anticipe les retraits et rappels de commercialisation, reprend Maxime Le Grill. Donc dès qu’il y a une alerte, les pêcheurs sont prévenus. Il y a un manque à gagner, c’est certain. » Si les études et des projets d’assainissement sont sur la table, des ostréiculteurs nous ont confié par le passé qu’il était parfois difficile de se faire entendre dans la gestion des fleuves, qui remontent loin dans les terres. En 2023, la baie des Veys avait été trois fois la cible d’interdiction de récolte des huîtres, la dernière en pleine période des fêtes

Pour les pêcheurs à pied professionnels, au nombre de 250 dans la région (la profession est encadrée et des licences sont délivrées), l’agacement serait peut-être moindre si plus de zones leur étaient ouvertes. Devant la préfecture du Calvados, des pêcheurs confiaient à nos confrères leur frustration de voir des plaisanciers ramasser des coques à la pelle à Houlgate alors qu’eux ne le peuvent pas.

« Des zones, comme à Houlgate, sont suivies par l’Agence régionale de Santé et la pêche de plaisance y est autorisée. Mais elles ne sont pas classées par les services de l’État, donc la pêche professionnelle n’est pas permise, explique Maxime Le Grill. Or ce classement demande des études approfondies par l’Ifremer sur le milieu, son environnement, sa vulnérabilité. Cela prend du temps et la demande doit être motivée par de grandes ressources. » Les pêcheurs à pied, qui n’ont pas été reçus par le préfet mardi à Caen, devraient à nouveau faire entendre leur voix pour dénoncer les obstacles sanitaires et réglementaires sur le rivage normand.



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