ENTRETIEN – En difficulté sur les enjeux économique et migratoire, Kamala Harris devra aussi unir son camp, profondément divisé sur la question raciale, pour éviter qu’un scénario similaire à celui de 2016 ne se reproduise, analyse Jean-Éric-Branaa, auteur d’un livre sur la vice-présidente américaine.
Maître de conférences à l’université Paris-Panthéon-Assas, Jean-Éric Branaa est l’auteur de « Kamala Harris, l’Amérique du futur. » (Éditions du Nouveau monde, 2021, sorti en poche ce 18 septembre 2024, 454 p., 10,90 €).
LE FIGARO. – Comment analyser le faux plat dans lequel Kamala Harris se trouve ? Peut-elle continuer à progresser une fois l’effet de surprise de sa candidature passé ?
Jean-Éric BRANAA. – La candidature de Kamala Harris a suscité un engouement rapide, qui a très vite été qualifié de « kamalamania ». L’effet a été réel puisqu’il ne lui a fallu qu’un seul mois pour remonter le retard qui avait été accumulé par Joe Biden, retard qui pouvait atteindre 10 points dans certains États pivots. On est désormais à 50/50. Mais, au-delà des sondages, c’est financièrement que Kamala Harris a surpris, avec une collecte qui a atteint trois fois le montant de son adversaire en août, un montant record pour une campagne électorale…
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