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Sur la piste d’un antivenin universel

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Ce n’est encore qu’un petit pas pour l’homme, mais, pour la souris et surtout pour l’humanité à venir, le pas est majeur. Une équipe internationale vient de mettre au point un antivenin synthétique qui protège les rongeurs contre les morsures de plusieurs espèces de serpents mortels. Le produit qu’ont conçu les chercheurs américains, britanniques et indiens pour affronter cobras, mambas et autres bongares est un anticorps monoclonal. Cette technique est utilisée aujourd’hui dans des traitements contre le cancer, les maladies inflammatoires ou encore les rejets de greffe. Mais son emploi pour concevoir un antivenin à large spectre serait révolutionnaire.

Car, depuis la mise au point, en 1894, par les Français Césaire Phisalix et Albert Calmette du premier antidote contre les morsures de vipère, le principe n’a pas changé. Le venin dilué d’un serpent est injecté à un gros animal, généralement un cheval. L’opération est répétée plusieurs fois. L’équidé fabrique alors des anticorps, qui sont prélevés, nettoyés, conditionnés. Enfin, ils sont administrés à un humain, afin de lutter contre les toxines injectées par le reptile lors de sa morsure.

Longtemps, les antivenins ont souffert d’un important taux de réaction allergique. L’organisme humain acceptait mal les cellules produites par son meilleur ami. Si des réactions graves interviennent encore, la purification les a rendues rares. Plus fréquent, les producteurs peinent à standardiser leurs doses. Surtout, la majorité des sérums ne protègent que contre une espèce de serpents. Or, sur le terrain, les victimes ignorent souvent l’identité du coupable. On a bien essayé d’immuniser les chevaux contre plusieurs venins, mais le produit perd en efficacité contre chacun. Pas question non plus de multiplier les injections de sérums spécifiques sur un malade fragile. Si bien qu’aujourd’hui, malgré les progrès de la science, entre 80 000 et 135 000 personnes meurent encore chaque année de morsures de serpents. L’Organisation mondiale de la santé en a fait une de ses principales pathologies négligées.

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C’est dans ce sombre tableau que la recherche publiée, mercredi 21 février, dans Science Translational Medicine trace une nouvelle perspective. Plutôt que de partir des serpents, les scientifiques ont d’abord regardé les humains. Ils ont balayé informatiquement une bibliothèque répertoriant quelque 100 milliards de nos anticorps afin d’en sélectionner une douzaine susceptibles de neutraliser les toxines des reptiles. Pas n’importe quelles toxines, en vérité : les chercheurs ont ciblé des substances à longue chaîne, dite « à trois doigts », réputées particulièrement actives dans les venins. Et, à l’intérieur de ces substances, ils ont posé leur mire sur les séquences génétiques communes à diverses espèces. De ce long processus de sélection puis de purification est finalement sortie une pépite baptisée 95Mat5.

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