La nuit s’est étirée encore un peu en longueur. Les deux équipes, incapables de se départager durant le temps réglementaire, en ont repris pour quinze minutes de plus. Dans cette prolongation, ce sont les Chiefs de Kansas City, plus expérimentés, qui ont fait la différence et remporté le 58e Super Bowl de l’histoire face aux 49ers de San Francisco, grâce à l’inévitable Patrick Mahomes, leur quarterback, une nouvelle fois décisif. Dans les tribunes, Taylor Swift, venue soutenir son petit ami des Chiefs Travis Kelce, exulte. L’épilogue d’une soirée parmi les plus scrutées de l’année aux États-Unis, et pas seulement pour des raisons sportives.
Une rencontre indécise
La rencontre, longtemps indécise, s’est jouée à la toute fin des prolongations. À quatre secondes de la fin, la superstar de NFL Patrick Mahomes, qui sera désigné MVP de la rencontre, trouve son coéquipier Mecole Hardman dans un coin de la zone d’en-but.
Le coup de poignard pour les 49ers de San Francisco, qui ont mené la majeure partie du match mais ont subi la loi des roublards et doués Chiefs. San Francisco peut s’en vouloir, notamment la tentative de conversion ratée à 16-13 qui aurait offert 4 points d’avance et peut-être permis d’éviter les prolongations.
La rencontre a aussi été marquée par des coups de pied records : Jake Moody (49ers) en a réussi un de 55 yards (50 m), ce qui n’avait jamais été réalisé, avant que son homologue des Chiefs, Harrison Buckler, fasse mieux quelques minutes plus tard (57 yards, soit 53 m) !
Taylor Swift fait le show
Elle n’était pas au programme officiel, a dû traverser la planète en jet privé après un concert au Japon la veille du match, mais on l’a beaucoup vue : Taylor Swift est souvent apparue sur les écrans géants du stade et ceux des diffuseurs de la rencontre. En couple depuis plusieurs mois avec une des stars des Chiefs de Kansas City, Travis Kelce, elle est adulée aux États-Unis, et a permis à la NFL, le championnat de foot US, de dépasser encore un peu plus le seul cadre du sportif. Son compagnon, lui, se montre plutôt discret sur le terrain. En première mi-temps, il hurle même sur son entraîneur et les caméras saisissent son visage et son regard souvent perdu sur le banc de touche.
À l’issue de la rencontre, Taylor Swift manque de tomber à la renverse en célébrant la victoire dans les tribunes, en compagnie notamment de son amie, la rappeuse Ice Spice. Dans le box que son compagnon avait loué dans le stade de Las Vegas (valeur pour la rencontre : 1 million de dollars), elle est aussi accompagnée de la styliste Ashley Avignone, de l’actrice Blake Lively ou encore de sa mère, Andrea Swift. Pendant un court moment, Lana Del Rey passe une tête dans la loge pour discuter quelques minutes avec Taylor Swift. Un moment capturé par les caméras, bien sûr.
Après le match, elle descend sur la pelouse où son compagnon s’égosille au micro du speaker, entonnant une de ses marques de fabrique, le refrain des Beastie Boys : You gotta fight for your right to party » (vous devez vous battre pour vos droits à faire la fête). Puis les deux se rejoignent et s’embrassent.
Usher célèbre 30 ans de RnB
Un peu plus tôt, durant la mi-temps, le show annuel le plus regardé à la télé américaine (115 millions de téléspectateurs l’an dernier) avait permis à Usher de passer en revue 30 ans de R’n’b, à travers des titres qu’il a aimés et d’autres qui l’ont fait connaître. Sur scène, dans un decorum largement inspiré de Las Vegas, il accueille Alicia Keys, H.E.R., Lil Jon, et Ludacris. 13 minutes de haute intensité, avec orchestre de cuivres sur la pelouse. Son cachet pour la prestation ? Inexistant. La NFL et Apple financent la production de spectacle, mais les artistes, eux, ne sont pas payés, sinon en notoriété. Usher sort un nouvel album ce mois-ci, « Coming Home ».
Des pubs décalées… et politiques
Les plus grandes sociétés américaines ont réservé leur moment, pour apparaître dans l’une ou l’autre des pauses publicitaires. À chaque temps mort ou à la fin de chaque quart-temps, c’est-à-dire très souvent, un écran pub est lancé. On y voit Christopher Walken s’amuser qu’il n’y ait, comme la marque qu’il promeut, qu’un seul vrai Christopher Walken et que tout le reste n’est qu’imitation. Une autre pub est quant à elle réalisée par Martin Scorsese, qui apparaît quelques secondes à l’écran, où il filme l’arrivée des extraterrestres sur terre, obligés de créer un site Internet pour se faire connaître des humains.
Une plateforme de produits artisanaux tourne enfin en ridicule la France et les Français : la publicité imagine que les États-Unis, pour remercier la France de leur avoir donné la Statue de la Liberté, ont décidé d’envoyer en retour… un plateau de fromages, parce que les Français aiment les fromages bien sûr.
D’autres écrans ont eu un versant plus politique, animant les débats sur les réseaux sociaux : le candidat à la présidentielle (indépendant), Robert Kennedy, reprend la même idée que son oncle, JFK, en 1960. Une organisation religieuse, quant à elle, utilise son temps d’antenne pour inciter les Américains à ne pas haïr. Sur les réseaux, certains accusent l’organisation de transformer Jésus en « woke »…
Des stars en tribunes
Qu’ont-ils pensé du spectacle ? Comme chaque année, les tribunes de l’Allegiant Stadium de Las Vegas ont accueilli de nombreuses stars. On a vu Beyoncé et Jay-Z, Lady Gaga, Gwen Stefani, LeBron James, Luke Combs… Beyoncé, elle, a occupé l’espace, apparaissant dans une publicité, mais surtout annonçant la sortie de nouvelles chansons, tout en laissant entendre qu’un nouvel album pourrait quant à lui sortir le 29 mars. Le Super Bowl est l’événement qu’il faut regarder autant que celui où il faut être vu.
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