Stéphane Séjourné – Thierry Breton : coaching perdant à Bruxelles ?

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FIGAROVOX/ENTRETIEN – En envoyant un proche à la Commission européenne, Emmanuel Macron montre qu’il n’a pas perdu la main sur les nominations stratégiques, analyse le chroniqueur David Desgouilles.

 

David Desgouilles est chroniqueur à Marianne. Il a publié Dérapage (Éditions. du Rocher, 2017) et Leurs guerres perdues (Éditions. du Rocher, 2019).

 


 

FIGAROVOX. – Les critiques répétées de Thierry Breton contre la présidente de la Commission Ursula von der Leyen ont eu raison de sa reconduction. Faut-il voir dans cette éviction un camouflet pour Emmanuel Macron, y compris dans l’un des dossiers où il a montré un indéniable savoir-faire au cours des sept dernières années, l’Europe ?

 

David DESGOUILLES. – Je suis davantage circonspect que vous sur l’indéniable savoir-faire d’Emmanuel Macron dans la gestion des dossiers européens. Ce qui est certain, en revanche, c’est que c’est le seul domaine où il n’a pas mis en œuvre le «en même temps». Sa seule véritable conviction, c’est la nécessité d’une intégration toujours plus forte dans l’Union européenne. Les résultats n’ont pas forcément suivi la conviction.

 

Ursula von der Leyen a en effet tordu le bras à Emmanuel Macron sur le cas Thierry Breton. Il avait pourtant été nommé en juin dernier. C’est la preuve de la toute-puissance de la présidente de la Commission, qui n’a pas hésité à user de chantage auprès du président français : s’il ne l’aidait pas à débrancher Thierry Breton, elle confiait à ce dernier des responsabilités moins importantes que lors du mandat précédent. Emmanuel Macron a cédé à ce chantage.

 

Peut-on pour autant en conclure que la France a perdu de son influence en Europe ?

 

Quand la présidente de la Commission réussit à tordre le bras du chef de l’État d’un pays fondateur, que peut-on y voir d’autre ? Elle n’a pas tordu seulement le bras à Emmanuel Macron, mais à la France. Reste à attendre l’étendue des futures responsabilités du successeur français de Thierry Breton. Si elles devaient être moins importantes que celles de Thierry Breton, la France aurait perdu sur les deux tableaux.

 

Emmanuel Macron a finalement décidé de nommer un proche, le ministre des affaires étrangères démissionnaire, Stéphane Séjourné. Comment l’analyser ?

 

Tout d’abord, il place Stéphane Séjourné à un poste important alors que les négociations avec Matignon pour les ministères régaliens sont en cours et que Michel Barnier souhaite un renouvellement. Dès lors, le Quai d’Orsay peut être libéré pour un autre proche (Gérald Darmanin ?).

Mais surtout, Emmanuel Macron place dans la machine européenne un très proche, pour un mandat qui va durer jusqu’en 2029, c’est-à-dire au-delà de son mandat. Y aurait-il une volonté de placer Stéphane Séjourné à un poste stratégique, dans le but de préparer lui-même son arrivée dans les institutions européennes dans cinq ans, soit à la présidence du conseil européen, soit pour briguer la succession d’Ursula von der Leyen ? C’est une hypothèse à ne pas négliger.

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