ANALYSE – Coppola, Audiard, Lanthimos, Serebrennikov, Cronenberg, Sorrentino… Loin des tristes rumeurs, l’affiche de la 77e édition du festival a pourtant de quoi faire rêver.
Le mot est sur toutes les lèvres: Soupçon. À la veille de l’ouverture du Festival de Cannes, un long-métrage underground affole la Croisette. Personne ne l’a vraiment vu ; aucun réalisateur n’en revendique la paternité. Une chose est sûre: ce n’est pas un remake de l’œuvre d’Alfred Hitchcock. Il se donne dans ces salles obscures, très obscures, qui pullulent sur internet. Les dix acteurs qui figurent au générique s’en seraient bien passés. Leurs noms défilent comme des ombres. L’action est floue. On les soupçonne des pires turpitudes: harcèlement, agression sexuelle. Dans leur vie privée, publique, qu’importe. Tout se vaut au regard des épurateurs anonymes qui manipulent les images et les esprits.
Si le scénario va jusqu’à son dénouement, aucun des accusés ne survivra à l’opprobre. Emportés par la vague #MeToo, ils sombreront dans l’oubli, voire pire: alcool, suicide, retrait sur une île, leur fin de parcours est programmée. Ce ne sera pas unhappy end.
Dix petits nègres , aurait titré Agatha…
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