« Sniffy » : le gouvernement interdit cette poudre blanche polémique

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Le ministre délégué à la Santé l’avait assuré fin mai : c’était une question de quelques jours. Cela aura finalement pris deux mois, jusqu’à la signature ce mercredi d’un arrêté d’interdiction par sa ministre de tutelle Catherine Vautrin, comme elle l’a elle-même annoncé. Le gouvernement va bien interdire « Sniffy », une poudre blanche à « sniffer » qui a beaucoup fait réagir depuis la fin du mois de mai. Sa composition est en théorie inoffensive mais elle rappelle la prise de cocaïne, suscitant la colère des addictologues.

D’après nos informations, les ministères concernés devraient se baser sur l’article L521-17 du Code de la consommation. Celui-ci donne la possibilité, « en cas de danger grave ou immédiat », de « suspendre, pour une durée n’excédant pas un an, la fabrication, l’importation, l’exportation, la mise sur le marché d’un produit et faire procéder à son retrait en tous lieux où il se trouve ou à sa destruction ».

 

« Ma crainte c’est celle d’une très mauvaise habitude, parce qu’une poudre blanche que vous commencez à sniffer c’est parfaitement addictif et le lien avec des produits illicites est évident », a commenté Catherine Vautrin depuis l’hôpital Necker à Paris où elle visitait les équipes du Samu de Paris.

L’arrêté devrait être publié dans la semaine au Journal officiel pour entrer en application, a précisé son cabinet. Contacté dans la journée, ce mercredi, l’entourage du ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux, mobilisé sur ce sujet ces dernières semaines, n’était pas en mesure de donner une date précise de publication.

« C’est un énorme scandale ! »

Lundi 3 juin, la France avait notifié son intention de bannir cette poudre blanche sur son territoire à la Commission européenne. Mais la procédure a pris du temps. « La Commission est en contact avec les autorités françaises pour obtenir des précisions », nous indiquait-elle mi-juin. Le 10 juillet, elle a « demandé des compléments et des clarifications à la France ».

 

Théoriquement interdit aux mineurs, « Sniffy » est vendu dans quelques buralistes mais surtout sur Internet. L’entreprise marseillaise qui le fabrique propose cinq parfums : nature, menthe, citron vert, fruits de la passion et bonbon fraise. Elle promet de « booster son énergie instantanément », à coups de caféine, de créatine et de taurine.

Tout en reconnaissant que ce produit « puisse évoquer le plaisir interdit », le site web de Sniffy assurait cependant en juin que c’était « totalement conforme à la loi » et qu’il n’y avait aucun risque pour la santé en respectant la dose maximale quotidienne. Depuis plusieurs semaines, ce site ne conseille plus de consommer cette poudre en la « sniffant » par le nez mais suggère d’en « déposer une petite quantité sous la langue » ou de la mélanger dans de l’eau. Insuffisant pour convaincre les autorités, donc.

Interrogés fin mai, de nombreux médecins étaient très énervés par ce produit. « Jusque-là, on parlait surtout d’alcool et de tabac. Mais là, on franchit une nouvelle une étape : on joue sur sa supposée innocuité pour proposer un produit dont l’environnement et les sous-entendus sont illégaux. C’est un énorme scandale ! », s’agaçait par exemple dans Le Parisien le professeur Amine Benyamina, chef du service d’addictologie à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne) et vice-président d’Association Addictions France.

Reste à voir quelles seront les conséquences précises de cette interdiction, la vente sur Internet étant par nature difficile à contrôler entièrement.

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