Sandra Lavorel, écologue : « Dans un monde avec moins de biodiversité, il sera plus difficile et plus cher de se nourrir »

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Retrouvez sur cette page les entretiens tirés de notre podcast « Chaleur humaine » consacré au changement climatique.

La biodiversité apparaît souvent comme un concept vague et mal compris du grand public. Pourtant, la nature, par son existence même, contribue à rendre les activités humaines possibles sur Terre. Sans une biodiversité riche et préservée, des activités comme l’agriculture, la pêche ou la médecine risquent de devenir plus difficiles. Peut-on quantifier les services que nous rend la nature ? Comment la biodiversité peut-elle nous aider à lutter contre le changement climatique ?

L’écologue Sandra Lavorel, médaille d’or 2023 du CNRS, apporte des réponses dans cet épisode du podcast « Chaleur humaine », diffusé le 26 mars sur Lemonde.fr. Vous pouvez retrouver ici tous les épisodes du podcast et vous inscrire à l’infolettre Chaleur humaine en cliquant ici.

Pourquoi parle-t-on d’effondrement de la biodiversité ?

Nous sommes aujourd’hui dans ce que nous appelons la sixième crise d’extinction de la biodiversité dans l’histoire de la Terre. Beaucoup de gens sont familiers, par exemple, de la phase d’extinction des dinosaures. Aujourd’hui, nous perdons environ cent fois plus d’espèces par rapport à une période normale, hors des crises d’extinction.

La grande nouveauté – et c’est ce qui est grave –, c’est que ce sont les humains qui en sont responsables de façon incontestable. Environ 80 % des impacts sur la biodiversité sont liés à notre usage des sols et des mers, à la transformation des habitats, à nos pratiques agricoles, etc. En somme, toutes les transformations des écosystèmes naturels pour les usages des humains. Cela a toujours existé, mais l’intensité de cette dynamique et son emprise spatiale sont nouvelles.

Le changement climatique est-il lui aussi un accélérateur de cette érosion de la biodiversité ?

Le réchauffement a des conséquences très concrètes : des espèces ne peuvent plus habiter dans des zones qui ne sont plus assez froides, et sont obligées de migrer, soit plus au nord, soit à des altitudes plus élevées. Des pollinisateurs ne sont plus là au même moment que les fleurs dans lesquelles ils se nourrissent.

Il y a aussi beaucoup d’impacts indirects : le changement climatique favorise la propagation des espèces exotiques, invasives, qui ont des effets négatifs sur les autres espèces. Ces effets se conjuguent à ceux de l’artificialisation des sols avec une fragmentation des paysages qui fait que les espèces ne peuvent plus s’y déplacer et donc s’adapter au changement climatique.

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