La peine est sévère. La justice russe a condamné à 12 ans de prison un trentenaire accusé d’avoir filmé des sites militaires russes dans le but d’aider l’Ukraine. La Cour suprême de la République de Crimée l’a déclaré coupable de « trahison » et condamné à « une peine d’emprisonnement de 12 ans, à purger dans une colonie pénitentiaire à régime strict », ont indiqué ses services, cités par l’agence de presse Ria Novosti.
L’homme, âgé de 33 ans, résiderait en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014, mais aurait été arrêté par les services de sécurité russes (FSB) dans la région de Pskov, frontalière de la Biélorussie, de l’Estonie et de la Lettonie.
De nombreuses personnes arrêtées depuis le début de la guerre
Selon l’accusation, il avait « réalisé des vidéos sur le fonctionnement d’un système de défense aérienne et commenté son emplacement dans le but d’aider les forces armées ukrainiennes », a précisé Ria Novosti. L’homme aurait ensuite envoyé ces images à un chatbot ukrainien mis en place pour récolter des informations sur les cibles militaires russes.
Moscou a engagé des poursuites contre des milliers de citoyens opposés à l’offensive lancée par le président russe Vladimir Poutine contre l’Ukraine en février 2022 et nombre d’entre eux, anonymes ou célèbres, ont été emprisonnés ou poussés à l’exil. Les affaires pour « espionnage » ou « haute trahison » se sont ainsi multipliées ces dernières années dans le pays, un moyen, selon les détracteurs du Kremlin, de réprimer toute voix dissidente. Le FSB, dirigé par le maître du Kremlin à la fin des années 1990, arrête aussi très régulièrement des personnes accusées d’avoir collaboré avec l’Ukraine.
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