Rugby : le club de Bobigny appelle à de « vraies actions » après des insultes racistes visant plusieurs joueuses

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Les dirigeants réclament de « vraies actions », et bien davantage « qu’un plan de communication ». Le club de rugby de Bobigny (Seine-Saint-Denis) s’est élevé, mercredi 3 avril, contre les injures racistes ayant visé deux de ses joueuses, lors d’un match dimanche à Lons, dans la périphérie de Pau (Pyrénées-Atlantiques).

« Trop c’est trop : nos joueuses professionnelles ne sont pas les seules touchées par le racisme, même nos cadettes se font insulter très régulièrement », a dénoncé Vincent Gabrelle, secrétaire général de l’AC Bobigny 93 (ACB93), dont la section féminine, les « Louves », évolue en Elite 1 (première division féminine), interrogé par l’Agence France-Presse.

Selon lui, la Fédération française de rugby (FFR), à travers sa commission anti-discrimination et égalité de traitement (Cadet), s’est « autosaisie » de la question, mardi, et une réunion de la Cadet doit avoir lieu mercredi soir, au cours de laquelle « le sujet des insultes racistes qu’ont subies nos joueuses sur et en dehors du terrain sera évoqué », a-t-il précisé.

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Lors du dernier match de Coupe de France de rugby féminin, qui a vu la victoire (20-18) de Bobigny sur le club béarnais, deux joueuses ont subi des injures à caractère raciste. « L’une s’est entendue désigner par “l’Africaine aux cheveux courts” et l’autre a été traitée de “sale noire” », a expliqué M. Gabrelle, en précisant que des joueuses de l’équipe réserve Elite de Bobigny avaient déjà subi des insultes racistes deux semaines auparavant.

« Plus qu’un plan de communication » rappelant que le racisme n’a pas sa place dans le rugby, « nous espérons de vraies actions », a poursuivi le dirigeant. Lundi, son club dénonçait dans un communiqué des « propos irrespectueux et à caractère raciste entendus sur et en dehors du terrain », sans cibler « le club de Lons qui nous a toujours très bien accueillis et qui œuvre également pour davantage de diversité dans le rugby », mais « une poignée d’individus qui ne représentent en rien les valeurs de notre sport. »

Interruption des rencontres en cas de faits discriminatoires

Le post Instagram de l’ACB93 a été largement diffusé, notamment par l’international français Cameron Woki (Racing 92) et l’internationale Madoussou Fall (qui disputait samedi le deuxième match du Tournoi des six nations féminin avec les Bleues), tous deux formés à Bobigny, mettant cette affaire sous les projecteurs. Les deux clubs, qui ont échangé depuis dimanche sur le sujet, souhaitent « faire la lumière » sur ces événements, tout en appelant à une « prise de conscience collective. » De son côté, Lons, a publié un communiqué sur sa page Facebook, promettant de « prendre les mesures nécessaires et adaptées » à la suite de ces insultes.

Dans un communiqué publié mardi, la FFR a condamné « fermement les actes de racisme constatés lors de certaines rencontres », apportant « son soutien aux joueuses et dirigeants concernés ». Car les propos dénoncés par Bobigny ne sont pas les seuls. Une semaine avant l’incident lors du match entre Lons et les Louves, le club de Pantin (Seine-Saint-Denis) dénonçait sur sa page Instagram la « chronique du racisme ordinaire sur un bord de terrain », après une rencontre de sa section minime féminine contre une autre équipe de la périphérie parisienne.

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La FFR a rappelé, mardi, que « tout officiel de match témoin de faits discriminatoires ou incitant à la discrimination (en raison de l’apparence, de la couleur de peau, du sexe, de l’orientation sexuelle…), à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes » peut en informer « sans délai » l’arbitre, « si celui-ci ne l’a pas lui-même constaté ». L’arbitre peut alors interrompre la rencontre et exiger que toutes les dispositions soient prises « pour mettre un terme au (x) trouble(s) relevé(s) », la partie ne reprenant « qu’après cessation des faits ».

Dimanche, les joueuses de Bobigny n’ont pas réagi sur le coup, ignorant qu’elles avaient le droit d’en informer l’arbitre, a précisé Vincent Gabrelle. « Dans le train du retour, nous avons dit aux joueuses qu’à partir de maintenant, au premier propos raciste, la capitaine en informerait l’arbitre, et au second, elles sortiraient du terrain », a conclu le dirigeant balbynien.

Le Monde avec AFP

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