Royaume-Uni : « Le Labour présente un programme qui ne paraît pas à la hauteur de la crise du logement »

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Depuis trois décennies environ, le Royaume-Uni connaît une crise du logement qu’aucun parti politique ne semble pouvoir résoudre une fois au pouvoir. Cette crise, dont les premiers signes sont apparus sous le New Labour de Tony Blair, s’est traduite par une hausse de 36 % des loyers privés en moyenne depuis les dernières législatives en 2019 et de 13 % pour les prix immobiliers. La démocratie de propriétaires promise alors par la première ministre Margaret Thatcher semble battre en retraite : le pourcentage des propriétaires est à la baisse depuis 2011 tandis que celui des locataires du secteur privé s’envole depuis les années 1990.

Cette crise touche principalement la jeunesse. Le pourcentage de propriétaires chez les jeunes Anglais de 25 à 34 ans a chuté de 55 % à 35 % entre 1997 et 2017, tant l’apport exigé par les banques est hors de portée sans aide familiale. Ce déclin, qui dessine l’émergence de ce que certains ont surnommé la Generation Rent (« génération de locataires »), explique la formation d’associations de défense de la jeunesse

Tous les signaux sont en effet au rouge : à Londres, le nombre de SDF a ainsi augmenté de 19 % en un an et est au plus haut depuis dix ans. Les collectivités, dont le parc social ne cesse de décliner, doivent se tourner vers le secteur locatif privé pour loger les foyers prioritaires protégés par la loi de 1977, voire vers des logements temporaires d’urgence.

Vente des logements sociaux

Lorsque le secteur privé est trop onéreux, certaines municipalités londoniennes n’hésitent pas à proposer aux demandeurs un logement privé dans le nord de l’Angleterre. Quant aux listes d’attente pour un logement social, elles ont atteint 1,3 million de demandeurs pour la seule Angleterre mais sont peu fiables car la loi sur le localisme [Localism Act] de 2011 a donné aux collectivités le droit de décider de critères locaux pour être inscrit.

Les causes de ces crises sont multiples. Au premier rang figure la législation de 1980 (Right to Buy) autorisant la vente des logements sociaux à leurs locataires, qui a conduit à la perte de plus de deux millions de HLM depuis 1980 au Royaume-Uni. A Londres, la crise est aggravée par la politique de démolition et reconstruction des cités HLM mise en œuvre par certaines municipalités.

La déréglementation du secteur locatif privé depuis 1988 joue un rôle non négligeable. Mais la principale raison est l’échec du secteur du bâtiment à répondre aux besoins. Alors qu’il faudrait bâtir 340 000 nouveaux logements chaque année rien qu’en Angleterre, les dernières données montrent que la construction s’est hissée péniblement à 234 000 unités en 2022-23, dont 63 000 logements abordables (il en faudrait 90 000, rien que pour le logement très social).

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