Un jour de 2017, Romaric André tombe sur la photo d’une vieille montre suisse patinée et cuivrée. « Avec un logiciel de dessin, j’ai recouvert l’aiguille d’une ligne blanche dans un esprit collage, décrit-il. Tout à coup, l’équilibre entre le clair et le sombre, entre le neuf et le vintage était chahuté. Cela devenait amusant. » Sept ans plus tard, cette expérience est devenue l’activité de celui qui a choisi pour pseudo Seconde-Seconde.
Depuis quelques années, il revend des montres de seconde main après les avoir personnalisées. Il customise aussi, à partir de collaborations avec des marques, leurs modèles avec un petit détail pop. Compteurs repensés comme des yeux bleus pour Massena (2020), petites annotations ironiques gribouillées pour Sequent (2022), cadran envahi de petits fantômes chez Spinnaker (2023), aiguilles détournées en sablier pour Louis Erard ou mises sens dessus dessous chez Frédérique Constant (2023)…
Ses dessins (pieuvres, mains, cornet de glace, vinyle), souvent tendrement colorés et pixélisés comme un jeu vidéo des années 1990, attirent l’industrie horlogère. « J’aime brouiller légèrement les contours, le cadre, revendique le quadragénaire. Le détournement, c’est la folie douce des gens modérés. » Diplômé d’une école de commerce, Romaric André a « vécu en costume-cravate » plusieurs années, de banques en cabinets d’audit. C’est à travers Celsius, en 2010, un projet de téléphone-montre lancé avec un ami d’enfance et qui tournera court, qu’il se rapproche de l’horlogerie. D’abord circonscrit aux aiguilles ou au cadran, son travail de personnalisation sous le label Seconde-Seconde s’est étendu depuis peu au boîtier et au bracelet. Il envisage désormais de l’appliquer à de nouveaux supports, en commençant par les horloges.
#Romaric #André #talent #montres #pour #néovintage