Roland-Garros 2024 : la qualification aux Jeux olympiques en ligne de mire pour les Français

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C’est une première : cette année, les terres battues de Roland-Garros vont accueillir deux compétitions de tennis. Après les Internationaux de France, qui se déroulent jusqu’au 9 juin, le complexe de la porte d’Auteuil verra l’élite mondiale de la petite balle jaune s’affronter pendant neuf jours, lors des Jeux olympiques (JO), du 27 juillet au 4 août.

Le principe de qualification olympique est le même côté féminin et masculin. Les 56 premiers des classements WTA et ATP au 10 juin, empochent un ticket direct pour le tournoi, dans la limite de quatre athlètes par pays. Le Grand Chelem parisien est l’ultime opportunité d’aller chercher des points.

De quoi rajouter de la « pression » à celles et ceux pas encore certains de disputer les JO. A commencer par les Français, estime Marion Bartoli, vainqueure de Wimbledon en 2013, qui commente la quinzaine pour Amazon Prime : « Ils ne vont pas vouloir passer à côté de la chance de leur vie. Mais dans ces moments-là, il est compliqué de jouer son meilleur tennis. »

Qui pour le quatrième ticket chez les hommes ?

Chez les tennismen tricolores, l’affaire semblait quasiment réglée. Grâce à leur classement, Ugo Humbert (16e), Adrian Mannarino (22e), Gaël Monfils (37e) et Arthur Fils (38e) étaient presque assurés de défiler sur la Seine, le 26 juillet, au sein de la délégation française. Mais le 10 mai a redonné espoir aux distancés.

Sorti pour la huitième fois de rang au premier tour sur la terre battue de Rome – une surface sur laquelle il n’apprécie pas jouer –, « Manna » a repoussé l’idée de prendre part aux Jeux juste pour faire « acte de présence ». « Si je n’ai pas, sportivement, les moyens de faire une médaille, ça ne m’intéresse pas du tout, a justifié le gaucher. C’est aussi prendre la place de quelqu’un qui, lui, aura potentiellement des chances de faire une bonne compétition. »

Une position qui a surpris Camille Pin, consultante Amazon pour Roland-Garros. Impossible pour l’ancienne joueuse, de dire non aux JO : « C’est dommage qu’il ne se sente pas légitime car il a mérité pleinement sa place au sein de l’équipe de France. Personne ne lui en voudra s’il se fait sortir au premier tour. » Jo-Wilfried Tsonga, lui, ne voit pas les choses du même œil. Présent à Londres en 2012 et à Rio en 2016, l’ancien numéro un français estime qu’« il ne faut forcer personne », surtout si la personne en question « ne le sent pas ».

Si cette décision s’avère officielle, un quatrième ticket olympique serait remis en jeu. Giovanni Mpetshi Perricard (66e)– tout juste titré à Lyon – Arthur Rinderknech (69e) ou Arthur Cazaux (77e) – entre autres – pourraient le récupérer, à condition de remonter au classement ATP pour passer le « cut » : le seuil à partir duquel les joueurs sont directement qualifiés aux Jeux. Cet été, les Bleus tenteront d’aller chercher la deuxième médaille en « simple messieurs » de l’ère moderne, après le bronze obtenu par Arnaud Di Pasquale en 2000, à Sydney.

Caroline Garcia, cheffe de file des Françaises

Chez les femmes, quatre joueuses se sont détachées à quinze jours de la fin de la « course olympique » et sont en bonne position pour représenter la France cet été. La meilleure chance de médaille, Caroline Garcia (23e), devrait être accompagnée par Clara Burel (44e), Diane Parry (63e) et Océane Dodin (74e). Bien qu’au-delà de la 56e place mondiale, les deux dernières pourraient se qualifier grâce à la règle des quatre athlètes maximum autorisées par nationalité. Devant Dodin au classement WTA figurent notamment onze Russes, dix Américaines, huit Tchèques ; cela retire donc d’office dix-sept concurrentes.

Sauf épopée à Roland-Garros, Varvara Gracheva (88e) semble trop loin pour revenir sur ses compatriotes. Victorieuse de six titres en simple, Alizée Cornet (106e) ne tentera même pas sa chance : elle mettra un terme à sa carrière après le Grand Chelem parisien.

Loin de partir favorites face à de tenaces adversaires comme la Polonaise Iga Swiatek ou la Biélorusse Aryna Sabalenka, les Bleues devront compter sur le fameux effet « Jeux à la maison » pour aller décrocher une récompense olympique, comme avait réussi à le faire Amélie Mauresmo, parée d’argent vingt ans plus tôt à Athènes.

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Pour Marion Bartoli, même si le Grand Chelem et les Jeux olympiques se disputeront au même endroit, les deux tournois n’auront rien de commun. Cela pourrait favoriser les surprises, côté féminin comme côté masculin. « Les émotions sont totalement différentes à gérer, analyse-t-elle. En tournoi, vous êtes avec votre équipe personnelle, vous rentrez à l’hôtel. Il y a un cocon. Mais pour les Jeux, vous êtes au village olympique avec une ambiance festive, donc ça pompe de l’énergie. Ça peut changer beaucoup de choses. »

Les épreuves de double, un casse-tête pour la fédération

Il faudra aussi attendre le 10 juin pour connaître la composition des paires qui représenteront la France aux JO. Et là encore de nombreuses incertitudes subsistent quant à leur identité. Chez les hommes, le duo Edouard Roger-Vasselin – Nicolas Mahut n’est pour l’heure pas assuré de disputer le tournoi olympique car aucun des deux joueurs ne se trouve dans le Top 10 de la spécialité – le classement requis pour se qualifier directement. Les deux hommes ne disputeront d’ailleurs pas Roland-Garros ensemble. Si le premier (11e) parvient à se hisser dans ledit Top 10 à l’issue de la quinzaine, il choisirait alors son partenaire pour les Jeux.

Mais la Fédération Française de tennis (FFT), qui a son mot à dire dans cette épreuve, pourrait décider d’envoyer la paire Fabien Reboul-Sadio Doumbia (31e et 32e), très performante depuis un an. Le Grand Chelem parisien sera déterminant dans le choix de l’instance.

Chez les femmes, le tandem Caroline Garcia-Kristina Mladenovic (43e et 54e) est le mieux classé, mais le son de cloche est le même : aucune des deux joueuses n’est dans le top 10. La FFT pourrait alors se servir de la wild-card – invitation « joker » – offerte au pays hôte pour qualifier les deux femmes.

La FFT aura enfin à répondre à une ultime question : qui disputera le double mixte aux Jeux olympiques ? Elle devra piocher parmi les athlètes déjà qualifiés en simple ou en double pour composer son duo ; ce dernier rejoindra un « petit » tableau de seize équipes. Où seulement trois victoires suffiront à décrocher une médaille.

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