Retards, «aléas excessifs», annulations… La Cour des comptes épingle la qualité de service «dégradée» des TER

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Les trains prévus ne se sont pas présentés à la gare une fois sur dix en 2019 et une fois sur vingt en 2023, relèvent les auteurs du rapport paru ce vendredi.

Utilisés par plus de 378 millions de voyageurs en 2023, les transports express régionaux (TER) ne proposent toujours pas un service au niveau attendu. Dans un rapport publié ce vendredi, la Cour des comptes revient sur ces axes structurants pour le territoire national, et plus particulièrement sur la qualité du service fourni par SNCF Voyageurs. Quelques années après son dernier rapport sur le sujet, en 2019, le constat est clair : les opérateurs doivent encore fournir un coup de collier pour remonter la pente et proposer à leurs clients des trajets dans de bonnes conditions.

Côté pile, la SNCF peut compter sur une demande en forte hausse, tant sur le long terme – le trafic des TER a doublé entre 1995 et 2012 – que depuis la pandémie de Covid-19 : «Au total, le nombre de voyageurs.km en TER se sera accru de 50% entre 2017 et 2023», remarquent les magistrats. Le nombre de passagers pris en charge a ainsi bondi de 25% entre 2019 et 2023, passant de 303,2 millions à 378,1 millions. Pour y répondre, l’opérateur ferroviaire a multiplié les trains en circulation et accru le nombre de sièges proposés, et certaines régions ont revu en partie leur plan de transport.

Malgré cette hausse de la demande, l’offre reste à la traîne et la qualité se dégrade. Les régions, notamment, connaissent mal leurs usagers, leur manière d’utiliser le train et les raisons pour lesquelles ceux-ci choisissent ce mode de transport plutôt qu’un autre. En outre, la qualité de service reste à un «niveau préoccupant». La Cour relève notamment d’importants retards et des annulations de trains à répétition : «Tant les taux de non-réalisation des offres que ceux de trains en retard paraissent préoccupants […]. Ils font du voyage en TER une entreprise soumise à des aléas significatifs», cingle-t-elle.

Retards et annulations fréquents

Les chiffres sont éloquents : les retards peuvent concerner jusqu’à 15% de l’ensemble des TER proposés en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Un chiffre sous-estimé en réalité, la SNCF ne prenant en compte que les trains ayant plus de cinq minutes de retard. Les difficultés se sont multipliées en 2023, du fait d’une hausse de la fréquentation, d’événements climatiques et de «causes internes», se justifie l’entreprise. Parallèlement, «les trains prévus ne se sont pas présentés à la gare une fois sur dix en 2019 et une fois sur vingt en 2023», relèvent les auteurs.

La SNCF ne prend pas suffisamment en compte la «surrocupation» de ses trains, ajoute par ailleurs le rapport. De même, l’entreprise ne connaît pas la proportion de ses trains annulés au dernier moment : «Le taux d’annulation 2 heures ou moins avant le départ du train n’est pas une information suivie dans les SI [systèmes d’information, ndlr] de SNCF Voyageurs, cette donnée n’existe pas», s’étonne le document.

Ces difficultés sont pourtant dommageables pour les clients, et, in fine, pour l’entreprise. Avec des conséquences financières indéniables : «Un tel niveau d’aléa limite le développement de la fréquentation des TER et donc l’impact des fonds publics qui y sont investis parce qu’il handicape le train dans la concurrence avec les autres modes de transport», avertit la Cour. Pour inciter la SNCF à respecter ses engagements, les régions ont considérablement renforcé leurs incitations et sanctions – passées de 24,5 millions d’euros, en 2019, à 43,2 millions d’euros en 2023. Avec un effet encore perfectible, donc.



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