L’heure de l’alternance a sonné au sein du parc automobile de l’Elysée. Réservé à la marque DS (groupe Stellantis) depuis 2012, le titre de voiture officielle de la présidence de la République est désormais dévolu à Renault. A l’occasion des cérémonies du 14-Juillet, Emmanuel Macron s’est rendu, dimanche, du palais de l’Elysée à l’avenue de Friedland à bord du Renault Rafale, décrit par la marque comme son « nouveau fleuron ».
Lors de sa première élection, en 2017, Emmanuel Macron avait utilisé une DS7, un SUV qu’il avait renouvelé en 2021 en adoptant une version hybride rechargeable. Cinq ans auparavant, François Hollande avait descendu les Champs-Elysées à l’arrière d’une DS5, sous une pluie battante.
En s’imposant dans le garage présidentiel, Renault réussit une belle opération, mettant en évidence un véhicule qui doit incarner ses nouvelles ambitions sur le haut de gamme. Le Rafale – le constructeur automobile est propriétaire de ce nom, qu’il a autorisé Dassaut à utiliser pour baptiser son avion de chasse – est lui aussi un SUV de grande dimension (4,70 mètres de longueur), reflet du succès de ce type de véhicule sur le marché automobile.
Intense lobbying
Le nouveau carrosse, fabriqué en Espagne, présenté avec une peinture de carrosserie « bleu nocturne » et doté d’un blindage spécial, est « conforme aux exigences de la fonction présidentielle » assure le constructeur. Il reçoit une calandre portant une représentation du drapeau tricolore en dégradé ainsi que des porte-fanions amovibles et des jantes spéciales de 20 pouces.
Au terme d’un intense mais discret lobbying, Renault est parvenu à s’imposer avant que DS – qui ne peut proposer sa berline DS9, produite en Chine – ait pu renouveler sa DS7. Depuis les années 2010, les voitures officielles du Château sont prêtées par les constructeurs et non plus achetées.
Le Rafale s’inscrit dans une longue tradition de Renault présidentielles, inaugurée en 1920 par la 40 CV qui transporta Paul Deschanel, Alexandre Millerand et Gaston Doumergue. Depuis les débuts de la Vᵉ République, toutefois, c’est Citroën qui a été le plus souvent choisi par les locataires de l’Elysée, dans le sillage du général de Gaulle et de Georges Pompidou, qui passa commande de la fameuse SM découvrable de 1972, utilisée jusqu’en 1995.
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