Renaissance soutient Michel Barnier, « sans chèque en blanc »

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Quelle est la cohérence de nommer « un premier ministre issu du parti qui est arrivé en quatrième position [aux élections législatives] et qui n’a même pas participé au front républicain » ? L’analyse est d’Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS). Elle était jusqu’alors partagée au sein du camp présidentiel lorsque l’hypothèse que le futur premier ministre soit issu du parti Les Républicains (LR) était envisagée. Si la majorité sortante semble finalement plutôt s’accommoder de la nomination de Michel Barnier à Matignon, jeudi 5 septembre, les troupes macronistes ont toutefois prévenu qu’elles ne soutiendraient pas le nouveau chef du gouvernement les yeux fermés. « Il n’y aura pas de censure automatique, mais des exigences sur le fond sans chèque en blanc », a mis en garde le parti Renaissance, dans un court communiqué publié sur X.

Le contentieux est lourd avec la formation de la droite conservatrice sur laquelle les troupes présidentielles n’ont pas pu compter pendant la réforme des retraites en avril 2023 ou pour l’adoption de la loi sur l’immigration, en décembre 2023. Et, qui plus est, leur a fait perdre de précieux sièges de députés en refusant de se désister contre le Rassemblement national (RN) pendant l’entre-deux-tours des élections législatives des 30 juin et 7 juillet.

La question du positionnement de Renaissance vis-à-vis du futur gouvernement Barnier a immédiatement ravivé les fractures au sein du groupe macroniste à l’Assemblée. Jeudi, dès leur première réunion de groupe, à peine la passation des pouvoirs entre Michel Barnier et Gabriel Attal terminée, la ministre déléguée démissionnaire chargée de l’agriculture, Agnès Pannier-Runacher, a mis sur la table le sujet d’une éventuelle tentative du gouvernement Barnier d’abroger l’aide médicale d’Etat, dispositif qui permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins. Un possible motif de censure, selon elle.

Plus tard, sur le plateau de BFM-TV, Mme Pannier-Runacher a affirmé que « le barycentre de l’Assemblée nationale était au centre gauche ». Tout l’inverse du député Renaissance des Yvelines Charles Rodwell, « satisfait » de la nomination de Michel Barnier, dont « la fermeté est reconnue pour assurer la sécurité des Français et réduire l’immigration », a-t-il commenté sur X.

Dégager une coalition

Devant les députés du groupe, le ministre de l’intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, s’est prononcé contre l’ouverture d’une session extraordinaire à l’Assemblée nationale (sans attendre le début de la session ordinaire, prévue le 1er octobre) afin de ménager le nouveau premier ministre qui a « besoin de temps pour s’organiser ». En début de journée, la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), avait au contraire jugé « indispensable » qu’Emmanuel Macron réunisse le Parlement « dans les plus brefs délais ». « Tout l’enjeu est que l’on ne soit pas dans une parcellisation à l’extrême du groupe », s’inquiète un conseiller de l’exécutif.

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