Réchauffement climatique : l’humanité est victime d’une « épidémie de chaleur extrême », alerte le chef de l’ONU

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« S’il y a une chose qui unit notre monde divisé, c’est que nous avons tous de plus en plus chaud. (…) Des milliards de personnes font face à une épidémie de chaleur extrême, cuisant sous des canicules de plus en plus meurtrières, avec des températures dépassant les 50 °C », a déclaré ce jeudi le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Il appelle « à agir contre la chaleur extrême ». « Nous sommes le danger », avait-il déclaré le mois dernier.

Et cette chaleur intense, souvent moins visible que d’autres impacts dévastateurs du changement climatique comme les tempêtes ou les inondations, est pourtant plus meurtrière. Ce « tueur invisible » est ainsi responsable d’environ 489 000 morts par an entre 2000 et 2019, contre 16 000 morts par an pour les cyclones, selon l’« appel à agir » publié jeudi par Antonio Guterres.

 

Selon le réseau européen Copernicus, les 21, 22 et 23 juillet 2024 ont été les trois journées les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde, le 22 détenant le record absolu avec une température moyenne de 17,16 °C selon les données actualisées.

Alors que 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, et que 2024 pourrait battre un nouveau record, des températures largement au-delà de 40 °C sont de plus en plus fréquentes. En un an, le seuil des 50 °C a même été dépassé au moins dans 10 lieux, de la vallée de la mort aux États-Unis (53,9 °C le 7 juillet 2024) à Agadir au Maroc, en passant par la Chine et l’Inde, où une vague de chaleur extrême a duré près d’un mois.

 

Des températures handicapantes qui ont également des impacts économiques. Selon un rapport de l’Organisation mondiale du travail publié jeudi, plus de 70 % des travailleurs étaient exposés à un stress thermique en 2020, soit 8,8 % de plus qu’en 2000. Et la productivité des travailleurs déclinant avec la chaleur (de 50 % à 34 °C), l’équivalent de 80 millions d’emplois à temps plein pourraient être perdus d’ici 2030, selon l’ONU.

« Nous pouvons sauver des vies »

Mais « la bonne nouvelle est que nous pouvons sauver des vies et limiter les impacts », a insisté Antonio Guterres. Il appelle en premier lieu à protéger « les plus vulnérables », les plus jeunes, les plus âgés, mais aussi les plus pauvres et les habitants des centres urbains qui cuisent encore plus dans le béton.

Dans ce contexte, les systèmes d’alerte précoce devraient inclure la chaleur extrême, prévenant les populations de l’arrivée des canicules et les informant des précautions à prendre. Et il faut repenser les systèmes d’air conditionné, auxquels les plus pauvres n’ont souvent pas accès.

Si la tendance actuelle se poursuit, d’ici 2050, les équipements de refroidissement (réfrigération, climatisation) devraient presque tripler. Alors le secrétaire général recommande d’investir dans une « triple stratégie » incluant refroidissement passif (utiliser la nature, la conception architecturale, des bâtiments intelligents, au lieu d’une climatisation classique), amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et des installations de refroidissement, et abandon des gaz réfrigérants participant au réchauffement.

« La maladie est la folie de faire brûler notre seule maison »

Il appelle également à mieux protéger les travailleurs, dans tous les secteurs et toutes les régions, en suivant une approche basée sur les droits humains. Il plaide ainsi pour leur droit de retrait en cas de températures trop dangereuses. Et « n’oublions pas qu’il y a beaucoup d’autres symptômes dévastateurs de la crise climatique : ouragans plus violents, inondations, sécheresses, incendies, élévation du niveau de la mer et la liste continue ».

« Pour lutter contre ces symptômes, nous devons combattre la maladie », a insisté Antonio Guterres, qui ne cesse d’appeler à faire plus pour espérer limiter le réchauffement à + 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. « La maladie est la folie de faire brûler notre seule maison. La folie est la dépendance aux énergies fossiles. La maladie est l’inaction climatique ». Alors les gouvernements « doivent agir comme si notre avenir en dépendait – parce que c’est le cas », a-t-il plaidé.

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