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Rassemblement national : la victoire à retardement de la stratégie mégrétiste

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Ils ont entre un peu moins de 50 ans et un peu plus de 60 ans. Ils n’ont connu que le militantisme d’extrême droite. Ils s’appellent Philippe Olivier, Laure Lavalette, Gilles Penelle, Bruno Bilde ou Steeve Briois. Ils ne sont pas tous dans les meilleurs termes, mais ils ont des responsabilités importantes dans l’écosystème de Marine Le Pen et au Rassemblement national (RN) depuis de nombreuses années. Ce qui les rassemble ? Ils sont entrés en politique très jeunes (avant leur majorité), n’ont pas connu la seconde guerre mondiale ni, pour la plupart, la guerre d’Algérie, ils se sont engagés au moment où la formation d’extrême droite quittait la logique groupusculaire, quand la gauche était aux commandes du pays.

Ce qu’ils veulent ? Conquérir et exercer le pouvoir, à rebours de leurs aînés revenus de toutes les défaites historiques qui, eux, se contentaient de rester dans l’opposition. Ils ont, enfin, un autre point commun : avoir été séduits un temps – souvent bref – par Bruno Mégret, ancien numéro deux du Front national (FN, ancêtre du RN). A la fin des années 1990, celui qui scissionnera, en 1999, pour fonder le Mouvement national républicain (MNR) défendait une stratégie que l’on peut résumer ainsi : dédiabolisation, implantation, professionnalisation. Soit exactement celle de Marine Le Pen, quelques années plus tard.

Une chose est sûre : la situation politique actuelle confirme leurs intuitions d’il y a trente ans. Le parti d’extrême droite doit, s’il veut gagner, donner une image présentable non seulement pour convaincre le plus d’électeurs possible, mais aussi pour conclure des alliances avec la droite traditionnelle, condition nécessaire pour avoir la majorité absolue. « On peut dire qu’il y a une certaine lenteur dans la maturation de ces idées », dit, aujourd’hui, en s’amusant Jean-Yves Le Gallou, l’un des mégrétistes les plus en vue au moment de la scission.

Figure intellectuelle importante de l’extrême droite identitaire, il n’est pas revenu dans le giron lepéniste. Il a choisi Eric Zemmour en 2022 et regarde la situation actuelle avec une pointe de satisfaction. Il poursuit : « Pour nous, la logique a toujours été de dire que les alliances possibles sont à droite. » Exactement ce qu’il s’est passé avec le ralliement d’Eric Ciotti et de ses soutiens.

« Sortir le mouvement de la marginalité et l’élever »

Un cadre mégrétiste des années 1990 qui travaille aujourd’hui avec Marine Le Pen – et qui a requis l’anonymat – confirme la continuité de la stratégie d’il y a trente ans : « Il fallait sortir le mouvement de la marginalité et l’élever. La scission, c’était pour accélérer le processus de modernisation et devenir un parti de gouvernement. Marine Le Pen a développé la même idée dès 2005. Elle se “délepénise” à partir de ce moment-là. »

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