Quiz : auriez-vous eu 10/10 à l’épreuve de compréhension et de grammaire de français du brevet cette année ?

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Ce 1er juillet, les élèves de troisième qui passaient l’épreuve de français ce matin ont dû composer sur un texte de Marc Dugain, La chambre des officiers. Le roman, publié en 1998, raconte la vie d’Adrien Fournier, lieutenant blessé dès les premiers jours de la Première Guerre mondiale, et la rencontre avec ses amis, Pennaster, Weil et Marguerite.

Notée sur 50, cette partie de l’épreuve a lieu avant la dictée et la rédaction.

Voici le texte de l’épreuve – vous pouvez découvrir le sujet dans notre article :

 

Adrien Fourier, le narrateur, et ses deux amis, Penanster et Weil, sont trois officiers gravement blessés au visage durant la Première Guerre mondiale. Ils sont soignés à l’hôpital du Val-de-Grâce. Un jour, ils y aperçoivent Marguerite, elle aussi victime d’une terrible blessure. Ils attendent depuis longtemps une occasion de lui parler.

Nos blessures ne pouvaient qu’effrayer cette femme qui se réfléchissait en nous, miroirs de son infortune, mais lorsque, après des jours d’attente et de guet, elle sortit et se trouva devant Penanster, elle ne se déroba point.

 

– Nous formons, lui expliqua-t-il, un club d’officiers qui compte à ce jour trois membres actifs et volontiers bienfaiteurs. Nous nous sommes aperçus qu’il y manquait une femme. Voulez-vous en faire partie ?

Pour toute réponse, elle nous adressa un sourire chaleureux, le sourire immaculé d’une bouche totalement épargnée, comme ses yeux et son front. Elle était comme un parterre de roses saccagé par le milieu. Elle avait été touchée au nez et aux pommettes et la déflagration lui avait également crevé les tympans car, comme Penanster poursuivait la conversation, elle continua de sourire, du sourire de ceux qui vivent dans un monde à part.

Penanster comprit alors qu’elle était sourde et ne pouvait que lire sur les lèvres. Lui seul avait une bouche intacte, où les mots prenaient forme. Je compris aussitôt que ni Weil ni moi ne pourrions jamais nous entretenir avec elle, les mouvements de nos lèvres étaient devenus sans signification car le son des mots reconstitués tels que nous les formions ne parviendrait jamais à son oreille.

Dans le langage qui commençait à s’instituer entre elle et Penanster, notre ami s’étonna de sa présence parmi nous. D’une voix à la douceur tiède qui faisait paraître encore plus injuste sa blessure, elle nous conta alors son histoire. Ébahis, appuyés les uns sur les autres, nous l’écoutions, intimidés par cette grande femme au charisme inaltéré.

 

Vers la fin de 1915, on manquait d’infirmières. Marguerite s’était portée volontaire. Elle était à cette époque aussi belle qu’inutile. Son père était un orfèvre fortuné, et elle ne manquait pas de prétendants, tous réformés ou embusqués. Elle rêvait de s’éprendre d’un homme courageux. Elle fut affectée d’abord dans un hôpital de l’arrière, où sa beauté créa un tel trouble chez les convalescents aussi bien que chez les médecins que la situation devint insupportable. Sans imaginer probablement ce que serait la réalité, elle persuada un officier auquel elle s’était refusée de l’envoyer dans une antenne de secours à l’avant.

Et notre quiz :

Les épreuves continuent jusqu’à mardi soir pour les 850 000 collégiens de troisième. Retrouvez les sujets et corrigés des épreuves sur notre site.

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