Qui est Robby Starbuck, l’influenceur américain en guerre contre la culture « woke » en entreprise ?

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Ford, Harley Davidson, Jack Daniels… Autant de marques américaines emblématiques que Robby Starbuck, un militant de 35 ans en croisade contre les politiques de diversité et la culture « woke » aux États-Unis, a déjà fait plier. Récemment, c’est la célèbre marque automobile que ce « trumpiste » affirmé a fait plier à l’aide de ses vidéos sur les réseaux sociaux.

Dans une note non datée diffusée sur X par le militant et confirmée par l’entreprise, son patron annonce que le géant automobile a mis fin à une initiative avec un groupe de défense des droits des personnes LGBT +, et réaffirme qu’il n’imposera aucun quota de diversité à ses revendeurs ou fournisseurs. « L’Amérique des entreprises est en train de retrouver la raison », a écrit dans la foulée Robby Starbuck à ses 600 000 abonnés sur le réseau social.

Ford est le dernier d’une série de grands groupes dans son viseur, après le fabricant de motos Harley-Davidson, les tracteurs John Deere, le whisky Jack Daniels ou les magasins de bricolage Lowe’s, qui ont tous accepté ces derniers mois de revenir au moins en partie sur leurs politiques ou initiatives en faveur de la diversité ethnique ou d’orientation sexuelle.

« Nous allons défendre ce en quoi nous croyons »

Face à une histoire marquée par l’esclavage et la ségrégation, à l’origine de fortes inégalités jusqu’à aujourd’hui encore, nombre d’institutions américaines – entreprises, universités, etc. – ont mis en place ces programmes, connus sous l’acronyme DEI pour diversité, équité et inclusion.

Leur adoption a progressé après l’immense vague de protestations antiracistes qui avaient suivi la mort, en 2020, de George Floyd, un Afro-américain tué par un policier blanc à Minneapolis lors d’une arrestation devenue le symbole des violences contre les personnes noires aux États-Unis. Mais la droite la plus conservatrice en a fait leur cible, dénonçant sans relâche des dérives « woke » et prônant une méritocratie se devant d’être aveugle aux différences.

« On se retrouve dans une situation où chaque employé se voit imposer une idéologie et où les autres points de vue ne sont pas représentés », estime Robby Starbuck à l’AFP, au téléphone depuis l’État du Tennessee où il vit. « Nous avons des choses à dire et nous allons défendre ce en quoi nous croyons, et nous n’allons pas permettre à cette gauche radicale de décider de notre avenir ou de celui de nos enfants », ajoute-t-il.

La recette de ce militant à l’allure policée, cheveux noirs gominés en arrière se terminant en queue-de-cheval : des vidéos où il « expose » tout ce que le grand public ignore selon lui de cette « culture woke » dans les entreprises. Il prend généralement pour cible des marques réputées prisées par les conservateurs, dont il dénonce de supposées trahisons. L’an dernier, des vedettes de la country avaient déjà lancé avec succès un boycott contre la célèbre bière Bud Light, coupable à leurs yeux de s’être associée à une influenceuse transgenre.

Un « troll extrémiste »

Plus récemment, il avait incité ses abonnés à protester contre une politique de diversité d’Harley Davidson. Comme le rapporte BFMTV, un homme était allé jusqu’à filmer et publier une vidéo de lui où l’on pouvait le voir en train de tirer sur sa moto à la sulfateuse.

Robby Starbuck assure désormais disposer d’une base « considérable » de partisans qui le renseignent depuis les entreprises où ils travaillent. Et il ne se limite pas aux questions de société, ciblant également les mesures de lutte contre le changement climatique. « Nous avons accompli plus en deux mois que n’importe quel autre mouvement social dans l’entreprise en Amérique au cours de la dernière décennie », revendique-t-il, depuis la banlieue de Nashville, la capitale de la country, où il vit avec son épouse elle-même militante contre l’accès aux soins de transition de genre pour les mineurs et leurs trois enfants.

Après avoir échoué aux primaires du Parti républicain pour être candidat à un siège au Congrès en 2022, ce partisan résolu de Donald Trump ne souhaite plus mettre les pieds dans le marigot politique, « un monde de voleurs et de menteurs », selon lui.

Human Rights Campaign, qui milite pour les droits des minorités sexuelles et qui travaillait avec Ford jusqu’à son retrait, l’a qualifié de « troll extrémiste ». « Certaines entreprises ont récemment lâché les personnes LGBT + (…) en abandonnant leur engagement pour des bonnes pratiques de diversité et d’inclusion sur le lieu de travail », regrette l’association sur son site Internet.





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