Michel Barnier: quand le premier ministre était étudiant en école de commerce

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Au premier ministre le plus jeune de l’histoire de la Ve République succède le plus âgé. À 73 ans, Michel Barnier succède à Gabriel Attal à Matignon. Ancien député, ancien président du conseil général de Savoie, quatre fois ministres, deux fois commissaire européen, ancien négociateur du Brexit… Le nouveau premier ministre est fort d’une longue et solide expérience politique. Isérois d’origine, il est diplômé de «Sup de co» Paris (aujourd’hui l’ESCP), une formation suivie parallèle d’un engagement intense de militant politique.

Né le 9 janvier 1951 à La Tronche, en Isère, d’un père chef d’une petite entreprise de gainerie et d’une mère engagée dans la vie associative, Michel Barnier n’a pas un profil de Parisien favorisé. Il fait ses études au lycée Jean-Moulin d’Albertville, puis au lycée du Parc, un prestigieux établissement public de Lyon, avant d’intégrer l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP). Il côtoie notamment Jean-Pierre Raffarin sur les bancs de cette prestigieuse école de commerce parisienne dont il sort diplômé en 1972. «Nous félicitons Michel Barnier, 1er ministre diplômé de l’ESCP (promotion 1972), fidèle contributeur aux enseignements d’ouverture à l’Europe», a publié l’école sur X après l’annonce de sa nomination à Matignon.

En 2018, le cabinet de Conseil Recto Versoi avait publié une étude sur la formation académique des 190 ministres que comptait alors la France depuis 2000. Environ un tiers d’entre eux étaient diplômés en droit ou en sciences politiques (30% étaient issus de Sciences Po et 19% de l’ENA). Seuls 6 % d’entre eux étaient passés par des grandes écoles de commerce (HECEssec et ESCP). De ce point de vue, le profil de Michel Barnier, diplômé d’une école de commerce, est donc plutôt rare pour un ministre. À noter que selon cette même étude, seuls 3% des ministres étaient diplômés de Polytechnique. Diplômée de l’X, l’ancienne locataire de Matignon Élisabeth Borne avait donc elle aussi, à cet égard, un parcours plutôt rare.

L’engagement militant

Mais s’il ne l’a pas appris sur les bancs de Sciences Po, «l’homme du Brexit» a appris son métier d’homme politique à l’école du militantisme, des tracts, des réunions militantes, puis des cabinets ministériels. Son engagement politique débute très tôt, dès ses 15 ans, lorsqu’il rejoint le mouvement du Général de Gaulle, dont la figure le fascine. Alliée à un esprit brillant, cette précocité militante lui permet de gravir rapidement les échelons de la vie politique : conseiller général à vingt-deux ans, député d’Albertville à vingt-sept ans, président du conseil général de Savoie à trente et un ans. 

Tout en ayant travaillé dans trois cabinets ministériels comme chargé de mission avant ses trente ans. Une vidéo de l’INA le montre interviewé à la télévision en 1971 alors qu’il était étudiant à l’ESCP. Michel Barnier venait d’être nommé au Haut comité de la Jeunesse, des sports et de loisirs à seulement 20 ans. Le président de la République était alors Georges Pompidou et le premier ministre Jacques Chaban-Delmas.

Durant ses études à Paris, Michel Barnier était aussi membre de la Conférence Olivaint, une très ancienne association vouée à la formation politique des étudiants. Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la sensibilité de l’association est plutôt démocrate-chrétienne et surtout proeuropéenne. Une tradition politique au cœur de son engagement européen, dans le sillage de Jacques Delors.

En 2021, Michel Barnier avait échoué au premier tour du congrès des Républicains qui visait à désigner le candidat de la droite à la présidentielle. Son nom avait aussi circulé pour prendre la tête de la liste LR aux élections européennes du 9 juin dernier, liste finalement conduite par François-Xavier Bellamy. Après une séquence de presque trois mois de crise politique, il entre finalement à Matignon. Cet Européen convaincu est réputé pour son sens du dialogue et ses qualités de médiateur. Des qualités qui pourraient lui être fort utiles, alors qu’il écope de la délicate mission de conduire les affaires du pays sans majorité à l’Assemblée.



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