Pyrénées-Orientales : les lézards bloquent le projet de collège, le conseil départemental demande une dérogation

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Depuis des mois, dans la Tramontane glacée qui balaie la plaine de la Salanque au nord de Perpignan (Pyrénées-Orientales), les ouïes, pour ne pas dire les oreilles, du lézard ocellé et de son lointain cousin le psammodrome d’Edwards sifflent quand on évoque la création d’un collège à Claira. Mais ces deux lézards et les 31 autres espèces à protéger ne sont pas les seuls obstacles dressés devant ce projet scolaire embourbé depuis deux ans et la publication d’un premier avis défavorable émis par le Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN), avis renouvelé en juillet dernier.

Pour les porteurs de ce projet dont le coût est estimé à 32 millions d’euros, il s’agit de répondre à la surpopulation scolaire dans le secteur de la Salanque, notamment caractérisée au collège Jean Mermoz de Saint-Laurent avec 908 élèves à l’effectif pour cette rentrée (973 en 2018). Pour que les travaux soient lancés aussi vite que possible et pour accueillir 400 élèves en septembre 2026, dans le meilleur des scénarios, le conseil départemental sollicite une dérogation pour passer outre l’avis et les remarques pointilleuses du CNPN.

« Nous sommes dans une situation très difficile »

« Nous sommes dans une situation très difficile. Le collège Jean Mermoz est un établissement de centre-ville sans extension possible. Nous avons construit un nouvel immeuble dans la cour mais on ne peut même pas lancer des travaux tant les élèves sont nombreux. Et la période estivale est bien trop courte pour mener à bien les aménagements nécessaires. Le collège de Claira pourra accueillir progressivement des élèves de Saint-Laurent Claira, Rivesaltes, Saint-Hippolyte et du Barcarès », détaille Maire Pierre Sadourny, vice-présidente en charge des affaires scolaires au conseil départemental. L’élue met en avant une forte dynamique démographique du secteur avec une croissance à deux chiffres depuis dix ans dans ces villages devenus de véritables petites villes.

Le Conseil National de la Protection de la Nature n’élude pas la question de la pression démographique mais il interprète à sa manière les données rassemblées par l’Insee. « L’augmentation de la population est principalement due à une arrivée massive de retraités attirés par l’héliotropisme. La population de jeunes concernés par ce projet connaît, elle, une baisse régulière entre 5 et 10 % sur cette période selon les données de l’INSEE pour ce secteur. Si un bâtiment doit être construit, il devrait plutôt concerner le 3e âge », argumentent non sans ironie les experts Du CNPN dans un document appelé « raison impérative d’intérêt public majeur ».

Lesdits experts s’interrogent sur l’intérêt d’édifier un nouvel établissement de 840 places pour répondre à une surpopulation d’une centaine d’élèves à Saint-Laurent. Et le CNPN pointe les conditions de réalisation des inventaires environnementaux, l’absence de proposition de solutions alternatives à la plaine Gran Selva cernée par les zones naturelles protégées. Et aussi sur l’absence de panneaux photovoltaïques sur les toits des bâtiments. Et même sur l’absence de scénario pour réduire le nombre de places de parking afin de limiter l’artificialisation des sols sur ce projet de 8,4 hectares.

« Nous nous battons pour réduire l’artificialisation des sols dans les Pyrénées-Orientales. Mais la Salanque a un besoin urgent de nouvelles structures. Le collège de Saint-Laurent est vieillissant et en sureffectif. C’est la raison pour laquelle nous soutenons ce projet et cette demande de dérogation », réagit Charlélie Causse, le responsable local du mouvement « Écologistes pays catalan ». Le collège de la Salanque à Claira sera donc l’un des dossiers posés sur le bureau du tout prochain ministre de l’Environnement.



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