Procès des viols de Mazan : « J’étais dans un état de coma », se défend Gisèle Pelicot, qui se sent « humiliée » des soupçons de complicité à son égard

Partager


Gisèle Pelicot, principale victime du procès des viols de Mazan, a fustigé mercredi 18 septembre les soupçons sur une éventuelle complicité dans les agressions sexuelles qu’elle a subies distillés à son égard, selon elle, par des avocats de certains accusés. « Depuis que je suis arrivée dans cette salle d’audience, je me sens humiliée. On me traite d’alcoolique, que je me mette dans un état d’ébriété tel que je suis complice de M. Pelicot », a-t-elle affirmé devant la cour criminelle du Vaucluse.

« Dans l’état où j’étais, je ne pouvais absolument pas répondre à qui que ce soit. J’étais dans un état de coma, et les vidéos qu’on va diffuser vont pouvoir l’attester. Et les experts ont été choqués de ces vidéos, et ce sont des hommes », a-t-elle expliqué, estimant que « c’est tellement humiliant et dégradant d’entendre cela ».

L’examen des faits reprochés à Dominique Pelicot et ses cinquante coaccusés rend nécessaire la diffusion de vidéos, éléments de preuve cruciaux. Gisèle Pelicot y est prête, mais le processus est très encadré. Deux premières photos doivent être diffusées à l’audience mercredi après-midi, à la demande d’avocats de la défense. « Ce qui m’importe, c’est que ces vidéos, qui sont une preuve irréfutable des viols et [des] violences que j’ai subies, soient diffusées uniquement dans cette salle », a demandé Gisèle Pelicot à la barre, ajoutant qu’elle « ne souhaite pas que le public soit informé de ces images ». Le 9 septembre, elle avait déjà demandé que ses enfants « n’assistent pas » à ce visionnage.

« Il n’y a pas “viol et viol” »

« Pas une seconde je n’ai donné mon consentement à M. Pelicot ni à ces hommes qui sont derrière », a rappelé cette femme de 72 ans, qui aurait été victime de quelque 200 viols, dont 92 commis par cinquante coaccusés jugés depuis le 2 septembre à côté de son ex-mari, Dominique Pelicot. « J’ai l’impression que la coupable c’est moi, et que derrière moi les cinquante sont [des] victimes » et que, « parce que j’ai fait du naturisme, je serais exhibitionniste ? C’est moi la coupable et eux les victimes. D’ailleurs, ils devraient s’asseoir à ma place… », a-t-elle ironisé.

« Est-ce que c’est une question de temps, le viol ? Trois minutes, une heure ? Je suis choquée ! Si c’était leur mère ou sœur ici, est-ce qu’ils auraient la même défense ? », a accusé à son tour Gisèle Pelicot, au ton déterminé. « Ils sont venus me violer, peu importe le temps passé », « c’est abject ». « A partir de quel moment un homme décide pour sa femme ? Je vous rappelle que j’étais sous emprise chimique ». Les « cinquante [accusés] derrière ne se sont pas posé la question [du consentement] ? C’est quoi ces hommes, c’est des dégénérés ou quoi ? Pas à un moment ils se sont posé la question ! », a-t-elle tonné.

« Il n’y a pas “viol et viol”. Un viol est un viol », a encore asséné Mme Pelicot, faisant référence aux propos d’un avocat de la défense, Guillaume De Palma, qui avait estimé qu’il y avait « viol et viol », semblant minimiser l’intention réelle de certains des accusés, dont beaucoup affirment avoir pensé participer à un jeu sexuel d’un couple libertin.

« J’ai expliqué qu’il y avait le viol dans son acception médiatique et juridique. Que les propos vous aient blessée, aient pu choquer, j’en suis désolé. Ce n’était pas mon intention. Mon intention, c’était de rappeler des règles de droit », a répondu Me De Palma.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu



#Procès #des #viols #Mazan #Jétais #dans #état #decoma #défend #Gisèle #Pelicot #qui #humiliée #des #soupçons #complicité #àsonégard

Source link

Home

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut