Prisonniers tunisiens à l’étranger : Face à leur calvaire, les détenus tunisiens défrayent la chronique | La Presse de Tunisie

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Le centre de Pozzallo, en Sicile, accueille les migrants originaires de pays comme la Tunisie, le Maroc, ou la Côte d’Ivoire
© Francesco Ruta/ANSA

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Aujourd’hui, s’ouvre à Reggio Emilia (ville du nord de l’Italie), le procès tant attendu d’un détenu tunisien qui a été victime, il y a quelques mois, de violences physiques graves perpétrées par ses geôliers et gardiens de la prison où il était incarcéré pour purger une peine de quatre ans pour trafic de drogue. Sur fond de règlements de compte sanglants et parfois meurtriers, ou encore objets de maltraitance, les détenus tunisiens ne sont pas seuls. État des lieux.

Rappel des faits. Cette affaire, loin d’être un fait divers banal, a été fortement médiatisée, pour avoir choqué l’opinion publique italienne depuis la publication, sur la Toile, d’une vidéo qui fera le tour de la Péninsule. Sur cette vidéo qui a fuité des caméras de surveillance de la prison, on voit un prisonnier tunisien à même le sol, les bras ligotés et la tête entièrement enveloppée d’un drap, en train de subir la plus inhumaine des brutalités (coups de pied et de poing sur tout le corps).

D’une rare sauvagerie, la scène s’est achevée après cinq longues minutes, lorsque les agresseurs ont commencé à craindre le pire et pour leur «victime» et pour eux-mêmes. Et c’est par on ne sait quel miracle que le prisonnier tunisien sera sauvé in extremis par les médecins de la prison. L’enquête policière ordonnée aussitôt par commission rogatoire a alors entraîné l’arrestation d’une quinzaine de présumés accusés parmi le personnel pénitentiaire. Sitôt alertées, les autorités tunisiennes, en l’occurrence le ministère des Affaires étrangères, l’ambassade de Tunisie à Rome et le consulat à Gênes, sont promptement intervenues pour défendre la cause de la victime. D’ici le 10 octobre, date fixée par le juge d’instruction du parquet de Gênes pour rendre le verdict, il n’est pas exclu de penser qu’il risque y avoir des remakes de ce drame à titre de représailles. Il est vrai que la population carcérale tunisienne en Italie demeure en perpétuelle expansion, rapportent des médias de la botte italienne qui évoquent une saturation totale des établissements pénitentiaires, ce qui a poussé le gouvernement Meloni à se rabattre sur l’Albanie en vue de conclure un accord en vertu duquel l’Italie s’engage à financer la construction, dans ce pays, de centres de détention de migrants étrangers, dont des Tunisiens, dans l’attente du traitement de leurs demandes d’asile. 

Le meurtre du 18 juillet 2024 

En réalité, le drame n’est pas le premier et ne sera malheureusement pas le dernier, étant donné que le terrain est propice à la propagation de plusieurs types d’abus, face, d’une part, à l’encombrement des prisons et centres de détention italiens, et, d’autre part, à la détérioration des conditions de séjour.

Délocalisation des prisons

Selon des ONG italiennes, près de 96% des détenus tunisiens sont des migrants arrêtés pour moult méfaits : violation des frontières maritimes, violences, vols avec effraction, viols, harcèlement sexuel et trafics divers (drogue, bijoux, prostitution…) Le ministère italien de la Justice a, pour sa part, annoncé récemment que la Tunisie, avec mille prisonniers, occupe la 4e place (sur 150 nations) loin derrière le Maroc, la Roumanie et l’Albanie. 

Mehrez Khedhri, alias «Dig Dig», en sait quelque chose. Brigand de carrière, cet ex-dealer de Mellassine qui avait régné quinze ans durant sur la pègre tunisienne du trafic de stupéfiants sévissant entre les villes italiennes Bologne et Côme, avant d’être arrêté et expulsé, assure que «par expérience, les trafiquants de drogue là-bas sont dans leur presque totalité des «harragas», migrants clandestins illettrés et indomptables. Concurrence déloyale oblige, certains n’hésitent pas à dénoncer leurs «collègues» aux carabiniers, d’où de fréquents règlements de compte violents et batailles rangées qui s’achèvent derrière les barreaux».

Ainsi,  le 18 juillet dernier à la prison de Salerno (sud de la péninsule), un détenu tunisien, dénommé Khelil Trabelsi, est sauvagement tué à l’arme blanche par l’un de ses compagnons de cellule, un jeune marocain. Mobile du meurtre : un règlement de compte entre eux qui remonte à un conflit d’intérêts qui les opposait dans le marché des stupéfiants à Palerme.

Ils ne sont pas seuls malgré tout !

Pour Mehrez, «la plupart de nos prisonniers n’ont pas les moyens pour faire appel à un avocat, ce qui contraint le tribunal à le leur fournir avec souvent le concours de notre ambassade. Mais encore, deux sur trois détenus libérés, au lieu de rentrer au bercail, préfèrent rester sur place, poursuivre l’aventure en Italie en tentant de repartir à zéro, dans l’espoir de rebondir un jour, sans jamais songer aux conséquences fâcheuses d’une éventuelle récidive».

Consciente de cette triste réalité face à la farouche détermination des autorités italiennes d’en finir avec la migration illégale que certains partis et mouvements ultra anti-migrants assimilent à un «poison», la Tunisie n’épargne aucun effort pour défendre les droits des ressortissants détenus dans les prisons et centres d’arrestation italiens. En effet, elle a signé, ces deux dernières années, plusieurs accords bilatéraux avec plusieurs pays, l’Italie en tête. Ces accords incluent aussi bien l’institution du régime des contrats spécifiques et légaux au profit des jeunes basés dans ce pays que des mesures pouvant garantir les droits des migrants en quête d’embauche. En parallèle, le ministère des Affaires étrangères, par le biais de l’ambassade à Rome et des consulats, fait en sorte d’intervenir efficacement.



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