Pollution de l’Auzon, une rivière sauvage du Puy-de-Dôme : la laiterie de Theix condamnée

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Après six ans d’instruction « et plus de vingt années de combat », calcule Christian Soucher, président de la petite société de pêche AAPPMA Les 4 Sources, c’est tout de même une victoire. Au début de l’été, le tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) a reconnu la SLVA (Société laitière des volcans d’Auvergne) coupable de pollution d’une rivière sauvage, l’Auzon, qui coule en aval de Theix.

Pendant des années, et en tout cas durant le mois de septembre 2018 selon le tribunal, la SLVA a déversé ses eaux usées, et notamment une eau blanchâtre et nauséabonde issue du rinçage de ses cuves, dans ses canalisations qui étaient percées. Le surplus partait dans le réseau d’eaux pluviales puis dans la rivière. « Il n’y avait plus de poissons dans l’Auzon », se souvient Christian Soucher.

France Nature Environnement déçue

La SLVA, filiale de la coopérative agricole Terra Lacta, dont le siège est en Charente-Maritime, doit payer une amende de 30.000 euros, dont la moitié avec sursis. Et 706 euros de dommages et intérêts, somme demandée par la Fédération départementale de pêche et de protection des milieux aquatiques.

La condamnation est presque symbolique, car le préjudice est bien plus grave, déplore en substance une représentante de la fédération FNE (France Nature Environnement) à Clermont-Ferrand, qui milite pour que le tribunal de Clermont-Ferrand se dote d’une cellule environnement, comme l’a fait le parquet de Besançon.

La justice a sans doute été sensible aux efforts de la laiterie. Celle-ci a entamé des travaux en 2020 qui doivent réduire de 28 % le bilan carbone. Quant à l’utilisation de l’eau, « l’optimisation des plannings de fabrication pour limiter les rinçages de machines et le recyclage de l’eau utilisée pour le refroidissement vont permettre de nouvelles économies », assure la direction.

La laiterie, dont l’existence était menacée à la fin des années 2010, emploie 110 salariés. Elle appartenait à la famille Toury avant d’être redressée par la coopérative Terra Lacta, l’une des plus importantes coopératives agricoles de France, qui a repris récemment le beurre d’Échiré dans le Poitou.

Sur le terrain, près de Theix, « on revoit des truites fario, qui sont des migratrices sensibles à la qualité de l’eau », constate Christian Soucher, qui espère ne plus avoir à revoir l’un de ses coins de pêche virer du vert au blanc.



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