PMA: un tour de France à la recherche de nouveaux donneurs de gamètes

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L’Agence de Biomédecine relance sa campagne « Faites des parents », pour répondre à la hausse des besoins en spermatozoïdes et ovocytes.

« Faites des parents » : l’Agence de Biomédecine va se lancer le 18 septembre pour la première fois dans un « tour de France » à la recherche de nouveaux donneurs de gamètes pour répondre à la hausse de la demande de PMA.

Le temps d’attente pour obtenir une PMA (Procréation médicalement assistée) s’est allongé depuis la loi qui, en septembre 2021, l’a ouvert aux couples lesbiens et aux femmes célibataires. « Ce qui n’avait pas été anticipé, c’est l’explosion des demandes avec dons de spermatozoïdes : de 2 000 demandes par an avant 2021 à 13 000 en 2023 », explique à l’AFP Marine Jeantet, directrice générale de l’Agence de Biomédecine.

Pas assez de donneurs

Fin 2023, 7 600 femmes étaient en attente d’un don de spermatozoïdes: 44 % de femmes seules, 38 % en couple lesbien et 18 % en couple hétérosexuel. Le nombre de donneurs, resté stable, est insuffisant face à ces nouveaux besoins. « Nous avons en moyenne 700 donneurs de sperme par an, nous devons doubler ce nombre. Sur une population de 18 millions éligibles, l’objectif n’est pas inatteignable », estime Marine Jeantet.

La campagne se déroulera entre le 18 septembre et le 11 octobre dans dix villes dotées d’un Cecos (Centre d’étude et de conservation du sperme). De Caen à Clermont-Ferrand, de Bondy à Lille, des soignants expliqueront le processus. L’idée est de « prendre les gens par la main et les emmener jusqu’à un centre de don », explique Marine Jeantet. Selon les études faites par l’agence, deux publics sont plus favorables au don : les jeunes de 18-25 ans et les parents qui viennent d’avoir un enfant. « Nous irons chercher les jeunes dans les endroits où ils sont, dans les facs, dans les quartiers sympas de centre-ville », indique la directrice générale de l’Agence de Biomédecine.

Un enfant toute seule

Décidant d’avoir un enfant seule, Nathalie, responsable administrative de 42 ans, s’est inscrite au Cecos « juste après le vote de la loi » qui, en juin 2021, a permis l’accès à la PMA pour toutes les femmes. « Tout s’est passé très vite : j’ai envoyé un mail en octobre 2021 et en décembre 2022, j’avais un test de grossesse positif », témoigne cette mère d’un garçon d’un an.

Les demandeurs sont pris en charge par ordre d’arrivée, quels que soient leur situation familiale ou leur âge. S’il n’y avait pas de pénurie de spermatozoïdes avant la loi, le délai pour une première tentative de PMA avec don de sperme est actuellement de 16 mois.

Pour Margaux Gandelon, présidente de l’association Mam’en Solo, « les femmes vont à l’étranger, où cela leur coûte plus cher qu’en France, où la PMA est remboursée à 100 %. Ou bien à force d’attendre, elles perdent une chance d’avoir un enfant ou un deuxième ».

Diversité des dons

L’agence souhaite aussi augmenter la diversité des dons. « Les couples ayant des origines africaine ou asiatique par exemple peuvent avoir envie d’un enfant qui leur ressemble, or nos donneurs sont surtout d’origine caucasienne », note Marine Jeantet.

Les femmes sont plus nombreuses (890 en 2023) à donner leurs ovocytes que les hommes (676 donneurs) à donner leur sperme. Pourtant c’est un geste plus lourd : elles doivent recevoir une stimulation hormonale avec des injections chaque jour pendant douze jours, puis subir une ponction d’ovocytes à l’hôpital.

Après le 31 mars 2025, les Cecos ne pourront utiliser que les gamètes de donneurs qui consentent à ce que l’enfant puisse à sa majorité avoir connaissance de l’identité ou de données non-identifiantes du donneur. L’agence de biomédecine organise la mutualisation sur tout le territoire des 32 500 paillettes de ce stock ancien, comptabilisées fin mars 2024. « Nous pensons qu’elles auront été utilisées d’ici 2025 », assure Mme Jeantet.

Ces enfants nés de ces gamètes n’auront pas, comme ceux issus des dons effectués depuis septembre 2022, la garantie de connaître l’identité de leur donneur. « L’idéal serait que chaque enfant puisse avoir le même accès aux origines, mais nous ne souhaitons pas détruire ces gamètes et ne pas les utiliser c’est faire attendre des femmes plus longtemps », relève le Dr Bérengère Ducrocq, responsable du Cecos de Lille.

Contrairement à ce que craignaient des soignants, la levée de l’anonymat n’a pas réduit le nombre de donneurs, selon l’agence.



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