Philippe Katerine est-il une phryge pailletée ?

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Foufou, puéril, génie, Schtroumpf hindou, honte de la France. Chacun a sa propre définition de Philippe Katerine depuis sa prestation remarquée à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, le 26 juillet, où il est apparu nu comme un ver bleu, avec sa couronne de raisins. Aussi improbable qu’une fourmi traînant un char. Plein de pingouins et de canards. Il est même devenu une pâtisserie en Chine.

« Nu, tout simplement tout nu. Comme le sont les animaux, qui n’en font jamais trop. Ils voient qu’on ressemble trop à des singes sous des manteaux. Des pélicans avec des chapeaux », chantait-il alors devant 23 millions de téléspectateurs médusés. Voire affligés. « Pendant mes vacances à Perpignan, un punk à chien m’a traité de bon à rien devant mes enfants », témoignait-il, le 29 août, lors de sa première chronique à France Inter, où il a, une fois de plus, interprété son désormais célèbre titre, tout de chair vêtu.

Philippe Katerine a sa propre pesanteur et une peau de cochon dans le cœur. En 2011, six ans après son tube Louxor j’adore, il reprenait 52 classiques de la chanson française, dont Elle est d’ailleurs, de Pierre Bachelet. Dans le clip, il se prosternait devant une vache dont il tentait de percer le mystère. Coqueluche des médias depuis vingt ans, l’artiste paraît toujours décalé, tel un enfant heureux d’avoir été oublié dans un supermarché. L’homme a, paraît-il, toujours dix-sept minutes de retard, le laps de temps précis durant lequel son cœur s’est arrêté, à 8 ans, pendant l’opération de la dernière chance pour sa malformation septale. Dans son Duo avec Angèle en 2019, il ne cesse de le répéter : « On a le même tempo, mais pas le même pattern. »

Icône pop

Nu ou culotté (il aime aussi porter des jupes), celui qui se définit comme un éternel mélancolique, autrefois surnommé « la poubelle » par ses camarades d’internat, revêt ainsi son costume de Philippe Katerine pour tenter d’amener un peu d’enchantement, et de surréalisme, dans nos existences simples et basiques. Avec un adage de cour de récré : « C’est celui qui dit qui y est ». Un mantra que l’auteur de La Banane a repris en chanson lors de sa deuxième prestation à France Inter, coiffé de son fameux bob, pour répondre aux critiques de CNews (« Il est laid, son corps est laid », avait tranché un expert).

Une autre créature légèrement décalée, bob sur la tête et banane à la ceinture, a pris sa revanche lors de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, le 8 septembre. Ornée de paillettes, de moustache ou de jupette, se dandinant auprès des athlètes sur des airs électro, la phryge tant décriée en 2022 (ultramoche, avaient tranché les réseaux sociaux) est devenue contre toute attente une icône pop.

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