«Les chrétiens m’accorderont leur pardon, j’en suis persuadé», a expliqué le chanteur qui raconte les dessous de sa prestation à la cérémonie d’ouverture.
«Je suis désolé si ça a pu choquer parce que ce n’était pas du tout l’intention», a déclaré Philippe Katerine dans une interview à la chaîne américaine CNN. Le chanteur français était apparu quasiment nu et peint en bleu sur un plateau de fleurs lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Une célébration de Dionysos, le dieu de la vigne et père de la Seine. Certains, cependant, ont vu dans le tableau du spectacle une énième parodie de La Cène de Léonard de Vinci, image iconique de l’histoire maintes fois détournée.
«J’ai été élevé dans la religion chrétienne et ce qu’il y a de beau dans cette religion, c’est le pardon. Donc je demande le pardon si j’ai offensé. Les chrétiens du monde me l’accorderont, j’en suis sûr, et comprendront que c’est surtout un malentendu de religion, du tableau de la Cène alors qu’il était question de Dionysos, a déclaré le chanteur à CNN. J’ai revu des images qui m’ont paru très innocentes».
Dans une interview au journal Le Monde , le chanteur affirme une nouvelle fois que dans l’esprit des concepteurs de la cérémonie «il n’a jamais été question du Christ». Philippe Katerine estime également que la conférence des évêques de France, qui a déploré «des scènes de dérision et de moquerie du christianisme», fait erreur. «Il n’y avait aucun signe religieux sur la table, ni crucifix, ni pain rompu, ni vin servi, argumente-t-il. On a l’impression que les évêques de France ont voulu mettre le feu aux poudres. Le feu, on ne peut pas l’allumer avec un seul silex. Il en faut deux.» Avant de préciser qu’il n’a «pas de problème avec les gens qui ne voient pas les choses» comme lui.
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Philippe Katerine a écrit lui-même cette chanson, intitulée Nu, et en a envoyé la maquette, dans une «cassette de motivation» au metteur en scène de la cérémonie, Thomas Jolly. «J’ai déployé trois arguments. L’idée de la réconciliation, d’abord : quand on est nu, on devient inoffensif, on se donne la main. Pas de poches, donc pas d’armes cachées dans les poches. La décroissance, ensuite : nu, on arrête d’acheter du textile. Le retour aux origines des JO, enfin, à l’époque où les athlètes concourraient nus», détaille-t-il.
Mais pourquoi la discographie du chanteur est tant marquée par la nudité ? «Quand on fait de la musique, on empile des pistes, des arrangements. Des fois, on se dit que le mieux, c’est d’être nu, guitare voix. Que c’est le plus parlant. Il en va de même dans la vie. On se pare de beaucoup d’artifices pour parler à autrui. Des artifices qui souvent prêtent à confusion. Le nu est parfois bien préférable. Je ne suis pas du tout naturiste, plutôt du genre pudique, timide. Alors, ces chansons répondent, j’imagine, à une frustration personnelle.»
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