Un nouvel hôtel de standing est né à Rouen, dont 75 des 85 chambres ont été réservées dès le premier jour d’ouverture, le 27 août dernier. Il faut dire qu’il a pris place dans un haut lieu du patrimoine local, l’École Buissonnière, construite entre 1884 et 1885 par l’architecte Lucien Lefort. Cette ancienne école normale d’institutrices avait fermé ses portes en 1991 suite au déménagement de l’institution dans des locaux plus modernes à Mont-Saint-Aignan, en périphérie de la capitale normande.
C’est en 2014 que la Matmut, entreprise d’assurance née à Rouen en 1961, avait acquis le site afin de préserver « ce lieu témoin de l’histoire de l’instruction publique et de l’Éducation nationale » et pérenniser le bâtiment remarquable. Après dix ans d’études et de travaux, l’assureur en a confié l’exploitation à l’hôtelier américain Hyatt. Le nouvel hôtel est dirigé par Aurélie Sucré.
À 95 % touchée par le mérule, l’ancienne école normale a subi une profonde rénovation et intégration dans le paysage rouennais : « Nous sommes sur un site d’une grande importante à l’échelle de la Métropole Rouen Normandie, expliquent les architectes Tony Malandain et Maxime Rousselle du cabinet rouennais CBA. C’est l’équivalent d’un morceau de ville, au même titre que la place de l’Hôtel de ville.
Des bureaux, un restaurant, un espace de fitness
« Il a fallu recomposer le site en s’intégrant dans la pente avec une forte déclivité et avec un bâtiment de l’époque en belvédère, poursuivent les architectes. Nous avons aussi choisi d’insérer les nouvelles constructions dans le tissu pavillonnaire pour le respecter et mettre en valeur le patrimoine historique, de les encastrer dans l’existant pour ne pas lui faire obstacle, pour mieux le sublimer. »
Ainsi, après un investissement de 42 millions d’euros et trente mois de travaux, dont la magnifique restauration de la façade en briques, confiés aux groupements Sogea Nord-Ouest et Guinier 1823, les deux hectares abritent maintenant une pépinière d’entreprises de 6000 m2 de bureaux autour d’un vaste atrium de 230 m2, un hôtel 4 étoiles avec 85 chambres standard, standard vue cathédrale, luxe et exclusive, une salle de fitness, un spa ouvert à tous, un espace séminaire de 135 m2, un restaurant dont la carte a été conçue par le chef Julien Roby, arrivé de l’Intercontinental de Paris.
Pour couronner le tout, un Jardin des œuvres a été confié à trois jeunes artistes (Pierre Feller, Amandine Guruceaga et Hugo Livet) sélectionnés par un jury interne et de professionnels de l’art dont la mission était de dialoguer avec l’Histoire et l’architecture.
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