Quelque 200 drapeaux des nations participantes aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 flottent sur la passerelle par laquelle se fera l’accès au restaurant du village des athlètes, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Le ton est donné : la diversité se retrouvera aussi dans les assiettes des athlètes.
A l’entrée du bâtiment trône un écran, qui affiche le plan du restaurant installé au sein de la Cité du Cinéma et la répartition de ses six patios : deux proposant des mets du monde et deux de la cuisine française, ainsi qu’un espace asiatique et un espace africain-caribéen.
Mardi 25 juin, à près d’un mois du coup d’envoi des Jeux, une centaine de membres du Comité d’organisation des Jeux (Cojop), de salariés des entreprises partenaires et des journalistes se sont essayés au parcours classique que prendront les athlètes et leurs équipes. Les indicateurs d’accès et de temps d’attente aux espaces étaient tous au vert.
Ce premier et unique test opérationnel était l’occasion de s’assurer que tout fonctionnait en configuration réelle comme le Cojop et son prestataire pour la partie restauration Sodexo Live, l’avaient imaginé. Le défi est de taille : délivrer trois repas par jour aux 15 000 athlètes. Soit jusqu’à 40 000 assiettes quotidiennes, et près d’un million au total sur la période des Jeux.
Cinquante plats chauds différents par jour
« Je suis très satisfait, je trouve que l’offre est de très bonne qualité », a commenté le président du Cojop, Tony Estanguet à l’issue du déjeuner. Pour cette première mise en route du restaurant, une centaine de plats différents ont été proposés. Un échantillon des 500 recettes, au total, qui ont été pensées par les chefs de Sodexo Live.
Seul le premier patio cuisine du monde, qui sera l’unique point accessible vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept pendant toute la durée de l’événement, a été ouvert pour le test.
Devant la première étape, au bar à salade, des membres de l’organisation prévenaient de ne trop charger son plateau dès l’entrée. Car un peu plus loin, pizzas, filet de poulet, bavette d’aloyau, dos de cabillaud, ainsi que leurs accompagnements de légumes et féculents, pouvaient également en tenter plus d’un.
« Plus de cinquante plats chauds différents seront servis par jour », a rappelé Grégoire Béchu, chef de projet alimentation durable à Paris 2024. C’est l’enseigne Carrefour qui fournira le restaurant avec près de 600 tonnes de produits frais. 80 % de l’approvisionnement sera d’origine française et un quart proviendra d’un rayon de 250 kilomètres autour des sites.
« Cuisine plus saine »
Difficile de savoir où donner de la tête également parmi les desserts entre tiramisu, cheesecake, fruits, ou encore des pâtisseries sans gluten. Des produits sans lactose sont également proposés.
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« Tout est fait pour que chacun puisse retrouver ses habitudes, ce qui est très important au début de l’événement. On ne veut pas imposer notre côté trop français, a expliqué Brice Guyart, ancien escrimeur et ambassadeur de la mission mobilisation des athlètes sportifs à Paris 2024. C’est une cuisine plus saine et végétarienne [50 % des 500 recettes] que ce que j’ai connu ». Le médaillé d’or au fleuret lors des JO de Sydney (2000) et d’Athènes (2004) avoue s’être par le passé laissé tenter par les burgers disponibles lors de ses séjours aux villages olympiques.
Pour cette édition des Jeux, en revanche, pas de frites. La raison est purement technique, a assuré Estelle Lamotte, directrice adjointe de la restauration du village : la grande nef de la Cité du cinéma, aménagée pour accueillir 3 300 places assises, a été construite en 1933 et ses locaux ne sont pas aux normes pour faire frire des aliments.
Il a fallu penser à un large panel de recettes qui correspondraient à tous les sportifs et sportives, des gymnastes aux cyclistes en passant par les haltérophiles. Pour cela, un sondage a été effectué auprès de 200 athlètes et les comités nationaux olympiques ont été consultés. « On a partagé le menu avec le comité international olympique, en tout il y a eu dix-huit mois d’aller-retour », raconte Mme Lamotte.
Le repas consommé, les athlètes passeront, avant la sortie, par une zone de tri pour répartir les déchets, mais aussi la vaisselle en porcelaine et les gobelets en plastique. « Pour la première fois, il n’y aura aucune vaisselle jetable », insiste le Cojop, qui ambitionne de montrer que les Jeux 2024 se distinguent des éditions précédentes par une « vision durable ».
Deux cents fontaines à eau seront également installées pour éviter le recours aux bouteilles plastiques. Pour lutter contre le gaspillage, un partenariat a par ailleurs été noué avec la fédération française des banques alimentaires.
Le restaurant ouvrira ses portes à partir du 12 juillet aux 400 chefs de missions et officiels de délégations. Six jours plus tard, « les premiers athlètes commenceront à arriver, prévoit Laurent Michaud, directeur des villages olympiques et paralympiques à Paris 2024. Puis 1 500 à 2 000 personnes se rajouteront par jour, jusqu’au début des Jeux »
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