Paris 2024 : le nageur Oleksandr Komarov, fierté de l’Ukraine et voix de Marioupol

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La silhouette d’Oleksandr Komarov, en veste jaune fluo, était facile à repérer dans la panoplie de couleurs d’un Stade de France vibrant d’émotions le 8 septembre, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Le nageur ukrainien a remonté la scène de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques de Paris 2024 en fauteuil roulant, le drapeau jaune et bleu scintillant devant lui, sur l’air de Voyage, Voyage, de Desireless.

Le moment était chargé de symboles pour ce natif de Marioupol, ville martyre du sud-est ukrainien anéantie et occupée par l’armée russe. Rescapé du siège meurtrier, le nageur de 36 ans, atteint de dystrophie musculaire, s’apprêtait à quitter Paris après avoir rapporté à l’Ukraine trois médailles, dont une d’or (en nage libre), la première pour le pays.

C’est devant une caméra de la BBC qu’Oleksandr Komarov avait appris, deux jours plus tôt, qu’il porterait le drapeau. La vidéo de l’athlète, ému aux larmes, est devenue virale en Ukraine. Citoyen d’honneur de Marioupol, l’Ukrainien a reçu des messages par dizaines des Marioupolitains enchantés de ses victoires.

Entre sa ville natale, cité portuaire d’un demi-million d’habitants, et lui, c’est l’histoire d’une grande affection. Doublement médaillé aux Jeux de Rio, en 2016, il a popularisé le sport dans les écoles et auprès des enfants handicapés tout au long de sa carrière sportive de vingt et un ans : « J’ai toujours essayé d’être utile pour ma ville et de la rendre plus inclusive », explique Oleksandr Komarov, joint au téléphone le 10 septembre, à son retour de Paris.

Vivre « sous les bombardements russes »

« Je considère que les gens qui ont survécu au siège de Marioupol ont gagné le gros lot », lâche-t-il, avec une ironie amère. Il est bien placé pour en parler. Il a vécu l’invasion russe en février 2022, avant de s’engager, deux mois plus tard, dans un périple de 2 000 kilomètres pour s’installer à Kapfenberg, dans l’est de l’Autriche, où il vit aujourd’hui dans un logement social de 20 mètres carrés, avec sa femme, Kateryna.

C’est elle qui, le 24 février 2022, l’a réveillé pour lui annoncer que l’armée russe était aux portes de la ville. La veille, élu municipal depuis 2020, il était rentré tard après avoir passé six heures à discuter de l’installation de pistes cyclables – le projet avait été accepté. La suite ? Réfugiés chez ses parents, ils ont vécu « sous les bombardements russes, vingt-quatre heures sur vingt-quatre », privés d’eau, d’électricité et de connexion Internet. Jusqu’au 16 mars, quand une partie de leur maison s’effondre à la suite d’un tir d’obus.

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