Par petites touches, des signes ont fleuri dans Paris ces derniers jours, témoignant que, enfin, l’été est là. Des anneaux olympiques se dressent dans des lieux emblématiques de la capitale, des éclaireurs patientent dans les stations de métro prêts à aiguiller les voyageurs, la présence policière et militaire s’est ostensiblement multipliée et les premiers maillots lycra bleu émeraude des volontaires commencent à colorer les rues. L’été olympique est là.
Pour les organisateurs et les athlètes, c’est à la fois une ligne d’arrivée et une ligne de départ. Sept ans après l’attribution officielle, à Lima, des Jeux à la ville de Paris, nous y voilà. Les chantiers sont achevés, l’arrivée des athlètes a commencé, place aux compétitions. Le succès de l’été ne sera toutefois jugé que le dimanche 11 août au soir, au moment de transmettre le flambeau à Los Angeles au terme de la cérémonie de clôture.
Que les dix-neuf jours de compétition se passent sans accroc, sans faille sécuritaire, avec des transports en commun fréquentables ; que la première cérémonie d’ouverture de Jeux olympiques hors d’un stade tienne ses promesses et que la Seine devienne, aux yeux du monde, un fleuve baignable grâce à la tenue d’épreuves olympiques dans ses eaux ; qu’en plus, la délégation française ressorte auréolée de médailles de toutes les couleurs – mais le plus possible en or – et que la compétition parvienne à faire oublier au pays un mois et demi de tempête politique et l’absence de gouvernement… et alors, le pari aura été réussi.
D’autres bilans viendront, sans doute, plus tard. Quel aura été le coût réel de l’accueil de l’événement pour les finances publiques (Etat et collectivités territoriales confondus) ? Quel « héritage » – terme largement mis en avant par les organisateurs et les pouvoirs publics – laisseront réellement ces Jeux de Paris ?
Grilles et QR codes
Avant toute chose, auront-ils été ceux des Françaises et des Français, des Parisiens et Franciliens en particulier ? A écouter certains d’entre eux, ces derniers jours, l’ambiance serait plutôt – pour reprendre la phrase rendue célèbre par la série Game of Thrones – à « winter is coming » (l’hiver arrive), signe avant-coureur de grandes catastrophes et de grands malheurs. Seif, primeur dans le 20e arrondissement, assurait, cette semaine, que sa clientèle habituelle avait déjà déserté ses étals de fruits et légumes pour prendre ses quartiers d’été en dehors de la capitale.
Ceux qui n’ont pas la possibilité de télétravailler ont des sueurs froides quant à leur capacité à se déplacer. Etoufferont-ils dans des rames de RER bondées ? A quoi ressembleront les week-ends de départs en vacances sur le périphérique avec la mise en place de voies olympiques réservées ? Et qu’ont-ils fait pour se voir infliger de hautes grilles sur les trottoirs de Paris les plus proches de la Seine, sur laquelle aura lieu la cérémonie d’ouverture, le 26 juillet ?
La mise en place de ce périmètre de sécurité tout au long des 6 kilomètres sur lesquels se déroulera la parade fluviale, la pagaille provoquée par la fermeture d’une partie des voies de circulation et l’obligation de détenir un QR code pour accéder à certaines zones sont venues rappeler aux habitants de Paris qu’ils entraient dans un été d’exception, avec les précautions qu’il impose.
Les grilles et la plupart des QR codes ne seront plus nécessaires une fois passée la cérémonie d’ouverture. A partir de là, la fête olympique pourra commencer, dans les stades, dans les rues, dans les fan zones. Summer is coming ! Souhaitons que l’été soit là pour de bon, pour le plus grand nombre. Les hivers géopolitiques, climatiques ou gouvernementaux reviendront bien assez vite.
Cette newsletter passe en rythme quotidien pendant toute la durée des Jeux olympiques. Dès le 26 juillet, rendez-vous chaque matin à 7 heures pour ne rien rater de la compétition.
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