Paris 2024 : Dimitri Félix, concierge du village olympique au plus près des athlètes

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Trois semaines durant, de jour comme de nuit, il a gardé, le temps d’un repas, ce que les athlètes avaient de plus précieux pour réussir leurs Jeux. Des milliers de sacs de sport et valises – certains bien plus volumineux que d’autres, aux couleurs des pays, d’autres avec des peluches accrochées dessus – mais aussi des rames, des vélos de BMX, des vélos ultralégers, un skateboard, des flèches, des masques en silicone de nageuses artistiques.

Dimitri Félix, 63 ans, est concierge au village olympique. Les sacs étant interdits sous la nef de la Cité du cinéma de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), transformée en gigantesque cantine le temps des Jeux, une bagagerie a été aménagée à 50 mètres de l’allée des drapeaux qui y mène. Ce qui lui a valu de capter quelques bribes du quotidien des sportifs, hors de la folie des stades.

« La bagagerie est la plaque tournante du village. Les athlètes et les délégations quittent leur chambre, vont manger, puis partent directement s’entraîner », ou se qualifier, jouer le match d’une vie, explique-t-il pour décrire ce poste d’observation privilégié, qu’il partage avec une trentaine de personnes bien plus jeunes que lui, dont « beaucoup d’étudiants qui font ça comme boulot d’été ». Quand d’autres raconteront d’où ils auront regardé les finales de natation, où ils se trouvaient au moment du nouveau record du monde (6,25 m) du perchiste suédois Armand Duplantis, lui pourra raconter qu’il a croisé Florent Manaudou, « détendu », deux jours avant son 50 mètres nage libre, ou décrire des handballeuses et volleyeuses françaises, « très sympas ».

« 14 000 personnes, donc 14 000 horaires »

Chaque objet confié est déposé sur le comptoir, étiqueté, puis rangé sur de grandes étagères en bois, ou au sol, selon l’encombrement. En échange, son propriétaire reçoit un mousqueton avec un numéro, qu’il accroche au cordon de son accréditation. Dimitri Félix a passé treize ans chez Circles, la filiale de Sodexo spécialisée dans la conciergerie d’entreprise. Chez L’Oréal, Sanofi, Athos, il était l’homme auprès de qui les salariés déposaient leur pressing, leurs chaussures à ressemeler, réservaient un soin ou récupéraient leur panier bio.

En novembre 2023, le groupe partenaire des Jeux demande en interne s’il y a des volontaires pour l’été. Dimitri Félix est à un mois de la retraite, mais s’inscrit d’emblée. A part les Jeux de Moscou, en 1980 – « je travaillais dans un club de vacances, en Roumanie, ça n’était pas trop suivi » – il n’a manqué aucun rendez-vous depuis Munich (Allemagne), en 1972.

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