Paris 2024 : de l’amputation à la prothèse, un long chemin sur lequel la recherche progresse

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Alexis Hanquinquant, Typhaine Soldé, Clément Berthier, Laurent Chardard, Pauline Déroulède, Nélia Barbosa… Tous ces athlètes de haut niveau s’apprêtent à briller lors des Jeux paralympiques de Paris (du 28 août au 8 septembre) dans différentes disciplines. Mais ils ont un autre point commun : tous ont été amputés d’un ou plusieurs membres. Après une attaque de requin à La Réunion pour Laurent Chardard, un sarcome d’Ewing (cancer des os) pour Typhaine Soldé, un accident domestique pour Clément Berthier, une maladie génétique pour Nélia Barbosa, un accident de chantier pour Alexis Hanquinquant, après avoir été fauchée par une voiture pour Pauline Déroulède.

Combien sont-ils en France chaque année à subir ce que le monde médical appelle des amputations majeures, c’est-à-dire au-dessus du poignet pour le membre supérieur, de la cheville pour le membre inférieur ? Référencées dans des bases de données médicales, ces affections ne font l’objet d’aucun suivi épidémiologique comme le soulignait une étude épidémiologique, publiée en avril 2023 dans Kinésithérapie, La Revue. L’article faisait état de 1 616 amputations majeures du membre supérieur et 116 866 amputations majeures du membre inférieur de 2011 à 2020.

« Le diabète est la première cause d’amputations des membres inférieurs [elles-mêmes largement majoritaires par rapport aux membres supérieurs] et concerne plutôt des personnes âgées, énonce Gauthier Besson, chef du service de médecine physique et réadaptation (MPR) à l’Institut Robert Merle d’Aubigné à Valenton (Val-de-Marne). Les autres causes sont les accidents de la route, du travail, les cancers et les infections. Le plus souvent chez des sujets jeunes et actifs. Tout comme pour les membres supérieurs, où les deux tiers des amputations sont dues à des accidents. »

« Une trentaine d’opérations »

« Il y a deux timing principaux dans les amputations traumatiques. Celui de l’urgence, parce que l’accident a interrompu la circulation sanguine ou entraîné des dégâts osseux et musculaires tels que l’amputation s’impose d’emblée. Elle peut aussi intervenir plus tard, en tentant dans les cas un peu moins graves dans un premier temps de conserver le membre malgré son délabrement. Mais parfois, il faut s’y résoudre à distance », explique Laura Marie-Hardy, chirurgienne orthopédique et traumatologique à la Pitié-Salpêtrière (Assistance publique-Hôpitaux de Paris).

L’orthoprothésiste et encadrante d’unité, Laura Rohr, réalise un moulage pour la fabrication d’une nouvelle prothèse, à Valenton (Val-de-Marne), le 22 août 2024.

C’est ce qu’a connu le triathlète Alexis Hanquinquant, lourdement blessé en 2010 et qui a été amputé trois ans plus tard. Si sa jambe avait bien été sauvée médicalement, elle le faisait trop souffrir au quotidien. « Ce n’est pas une décision qui allait de soi parce que cette jambe, j’avais vraiment espoir qu’elle soit sauvée. De 2010 à 2013, j’ai subi plus d’une trentaine d’opérations », a-t-il reconnu dans un entretien au Monde.

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