Paris 2024: CMA CGM à pied d’œuvre pour démonter les installations des Jeux olympiques

Partager


Le géant français de la logistique déploie actuellement près de 900 personnes pour qu’il n’y ait plus aucune trace des 35 sites olympiques fin octobre. Un chantier titanesque.

Des chariots élévateurs ici et là, des ouvriers gilet jaune sur le dos, casque de chantier sur la tête et chaussures de sécurité aux pieds, des sièges empilés les uns sur les autres, des camions remplis de marchandises prêtes à partir… Bienvenue sur les sites qui se sont appelés le stade Tour Eiffel et l’Arena Champ de Mars le temps des Jeux olympiques et paralympiques. C’est là que le judoka tricolore, Teddy Riner, a décroché sa troisième médaille d’or. Là que l’équipe de France de cécifoot a décroché le titre. Que le public s’est enthousiasmé pour le beach-volley et son ambiance festive. Aujourd’hui, les clameurs se sont tues. Dans le stade Tour Eiffel, on a toujours une vue époustouflante sur la dame de fer et l’on entrevoit les anneaux olympiques qui y sont encore accrochés. 

Mais le sable sur lequel les matchs de beach-volley se déroulaient a disparu. Et quelques ouvriers sont en train d’arracher les derniers rouleaux de gazon synthétique sur lesquels les joueurs de cécifoot ont évolué. Dans le grand Palais éphémère où Teddy Riner et ses coéquipiers de l’équipe de France ont décroché dix médailles, le sol n’a plus rien d’un tatami. Le béton brut a repris possession des lieux. Et les câbles sont à nu. L’œuvre de l’armateur marseillais CMA CGM, chargé du montage et du démontage des infrastructures temporaires des Jeux olympiques. « Nous avons commencé la déconstruction dès le dimanche où la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques s’est déroulée. La première semaine, nos équipes ont travaillé en 3X8 sept jours sur sept », affirme Wagner Covos, directeur du projet Paris 2024 chez Ceva, la filiale logistique de CMA CGM. 

Deuxième vie

Un chantier titanesque : l’entreprise déploie actuellement près de 900 personnes pour qu’il n’y ait plus aucune trace des 35 sites olympiques fin octobre. L’Arena Paris La Défense, où le nageur français Léon Marchand a gagné quatre médailles d’or et une de bronze, redeviendra bientôt une salle polyvalente qui accueille des concerts ou des matchs de rugby. « Il n’y a déjà plus d’eau dans la piscine », sourit Wagner Covos. Sur le Champ de Mars, c’est une trentaine de compagnons qui s’affairent. Avec des directives très claires : d’abord enlever le mobilier (les chaises, les parasols…). Ensuite s’occuper des matériels plus lourds (les équipements électriques, les pylônes lumineux…). Une gigantesque opération qui nécessite des moyens pharaoniques. 

Cinquante chauffeurs de camions vont multiplier les allers-retours pour acheminer tous les éléments (bâches aux couleurs de Paris 2024, tatami, luminaires…) utilisés sur les sites des JO pendant les épreuves. En tout, ils convoieront 26.000 palettes de produits qui, avant d’être dispatchés début 2025, seront stockés dans quatre entrepôts en région parisienne grands comme quatorze terrains de football. Car, dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, la plupart de ces matériels auront une deuxième vie. « Les rouleaux de gazon synthétique seront donnés à deux clubs de cécifoot, l’un en région parisienne, l’autre à côté de Strasbourg. Et deux clubs de beach-volley en Seine-Saint-Denis recevront gratuitement le sable des Jeux olympiques », détaille Auguste Nechad, directeur des sites Tour Eiffel et Champ de Mars chez Paris 2024. L’ETI (entreprise de taille intermédiaire) Gerflor, qui a fourni les sols pour beaucoup de compétitions indoor, va réinstaller une quarantaine de ces terrains un peu partout en France. Quant à la piscine, le club de natation à Toulouse où Léon Marchand a fait ses premières brasses est candidat pour récupérer ce bassin. À plus court terme, des objets grand public (tenues des volontaires, serviettes des joueurs, gobelets ou bâches siglées Paris 2024…) seront mis en vente lors d’une vingtaine de braderies en France entre mi-septembre et mi-octobre. 

Logiciel ad hoc

Compte tenu de la complexité de cette opération, CMA CGM a développé pendant sept mois l’année dernière un logiciel pour organiser le ballet des camions qui viennent charger ou décharger du matériel. « Les transporteurs peuvent enregistrer sur notre plateforme l’heure et le jour de l’arrivée de leurs véhicules. Et cela nous permet de prépositionner le bon nombre de manutentionnaires pour charger ou décharger la marchandise », explique Wagner Covos. Le groupe dispose aussi d’un logiciel avec lequel il sait en un clin d’œil où se trouvent les dizaines de milliers d’articles dans ses entrepôts géants. Une mécanique pointue que CMA CGM a déployée pour la première fois aux Jeux olympiques sur un très grand événement sportif. « C’est une façon de montrer notre savoir-faire dans un environnement prestigieux, estime Wagner Covos. Cela contribue à renforcer notre marque. » Accessoirement, cela a permis à CMA CGM de payer en partie en nature son sponsoring de Paris 2024 estimé à une quinzaine de millions d’euros. 

Et, si le troisième armateur mondial n’avait jamais assuré la logistique d’un grand événement sportif auparavant, son expérience réussie lors des JO lui donne envie d’aller plus loin dans ce domaine. D’autant plus qu’à côté de son partenariat avec le comité d’organisation des Jeux à Paris, l’entreprise bleu-blanc-rouge a gagné d’autres contrats : elle a assuré la logistique de chaînes de télé américaine, chinoise ou brésilienne qui diffusaient la compétition. Mais aussi l’acheminement et le retour au Pays du Soleil Levant des 17.000 lits installés dans le village des athlètes par la marque japonaise Airweave. « Nous réfléchissons à répondre à des appels d’offres sur d’autres grosses compétitions ou tournois », résume Wagner Covos. Coupe du monde de football aux États-Unis et au Canada en 2026, Coupe du monde de rugby en Australie en 2027, Jeux olympiques à Los Angeles en 2028… CMA CGM aura l’embarras du choix s’il décide finalement de passer à l’offensive dans ce domaine.



#Paris #CMA #CGM #pied #dœuvre #pour #démonter #les #installations #des #Jeux #olympiques

Source link

Home

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut