Parcoursup : « On a eu un week-end pour tout préparer »… le suspense et les galères jusqu’au bout pour certains

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Parcoursup, c’est (enfin) fini ce jeudi ! De quoi mettre enfin un terme à des mois de galère et de nuits blanches pour de nombreux bacheliers et leurs parents qui se trouvaient encore en attente de réponses… « Ma fille a été acceptée en IFSI (soins infirmiers) à Bègles. Je voulais juste vous informer », écrit Isabelle* le 1er septembre, dans un message ponctué de smiley. Sa fille, Lucile*, devait pourtant faire sa rentrée en licence de biologie à Bordeaux. Une réponse qu’elle avait reçue une semaine plus tôt, non sans déception.

Après avoir passé le « pire été de toute [sa] vie », « un enfer » à ne « penser qu’à Parcoursup », à trois jours de la rentrée, Lucile a finalement obtenu son premier choix : intégrer une formation en soins infirmiers près de chez elle. Première sur l’info, Isabelle a encore du mal à s’en remettre : « J’ai allumé Parcoursup comme tous les matins et j’ai vu qu’il y avait une demande d’admission. J’ai crié ‘Lucile, viens vite !’. Elle pensait qu’il y avait une araignée dans la pièce. Je lui ai dit : ‘Non, c’est pire, c’est l’IFSI.’ Et on a sauté de joie, comme deux folles. »

Des mois d’incertitude

Un soulagement, après des mois et des mois d’attente, de remise en question et de nuits blanches. Ce sont souvent par ces mots que toutes les mères de famille contactées ont résumé leur expérience sur Parcoursup. « On m’avait dit que ce serait compliqué, mais je ne pensais pas que ce serait à ce point, tranche Cécile. Là, on se réveille, on vit et on s’endort avec Parcoursup. »

À 18 ans, sa fille Émilie a un projet professionnel bien défini : entrer en licence de sciences de la vie pour ensuite intégrer la police scientifique. Sur la plateforme d’admission, elle sélectionne 10 licences, en Île-de-France, d’où elle est originaire, mais aussi en province, sur « conseils de ses professeurs ». « Elle a finalement été admise à Reims sauf qu’elle ne se voit pas partir, elle a tout ici », explique Cécile.

« Depuis deux-trois semaines, le stress monte. J’ai beaucoup pleuré, je me réveille en sursaut pour voir si des places ont été libérées en sciences de la vie, raconte Émilie. Pour moi, il n’y avait pas de raison de ne pas être admise : j’ai eu une mention bien au bac, 18 en SVT. Maintenant, je me dis que c’est mort. » La bachelière a préféré s’inscrire en licence d’histoire dans une université parisienne en attendant de pouvoir demander une réorientation en sciences, dans la même université, d’ici quelques mois. « Pour la rentrée, je n’ai aucune motivation, c’est ça le plus dur », plaide Émilie.

Chez Natacha et son fils, Axel, originaires de Loire-Atlantique, près de Nantes, on se dit que Parcoursup leur « a gâché l’été ». « Axel avait fait des vœux en L.AS Sciences pour la santé parce qu’il souhaite devenir kiné. Comme il s’inquiétait de ses capacités, il a aussi fait des vœux en BUT. Et rapidement, il a été pris en BUT technique de commercialisation à Saint-Nazaire. » Mais fin juillet, Axel est aussi admis en L.AS à Lille. « Il était content mais complètement perdu parce que Lille, c’était beaucoup plus loin. » Deux semaines plus tard, après mûre réflexion, le lycéen nantais refuse la proposition d’admission. Axel a donc fait sa rentrée le 3 septembre en BUT à Saint-Nazaire mais dans l’espoir d’être admis, non plus à Lille, mais en Belgique où il pourrait directement intégrer une formation de kiné. « C’est sur tirage au sort, on aura la réponse mi-septembre. On espère que ce sera bon. »

Des dilemmes qui coûtent cher

La « galère » n’est donc pas tout à fait terminée pour Axel et Natacha qui devront alors se désinscrire du BUT, s’occuper de trouver un logement en Belgique et se projeter dans une nouvelle rentrée. « Surtout qu’il ne s’occupe de rien du tout, il est vraiment no stress mais c’est notre petit dernier… », assume Natacha.

Sandrine*, de son côté, à Marseille, avait déjà entamé les démarches pour sa fille Léonie* qui souhaite devenir vétérinaire. Dès le mois de juin, Léonie est admise en école d’ingénieurs à Lyon, pas tout à fait son premier choix donc. « Le problème, c’est qu’il fallait payer l’école en juillet et trouver un logement alors même qu’elle était encore en attente pour une classe prépa (CUPGE) à Marseille. » Sandrine se plie aux démarches administratives, toujours dans l’attente en août. Finalement, Léonie est bel et bien admise à Marseille. « C’est une position inconfortable pour nous parce qu’on s’était engagés pour le logement et l’école mais on n’avait pas d’autre choix que d’accepter son premier vœu… »

Dans le Gard, Fabienne* a également tout anticipé pour son fils Victor*. Admis à l’IEP de Saint-Étienne en juillet, la mère de famille trouve dans la foulée un appartement et commence à payer le loyer. Finalement, le 23 août, Victor apprend qu’il est admis à l’IEP d’Aix-en-Provence, son premier choix. « Sa rentrée avait lieu le 29 août, on a trouvé un Airbnb puis un appartement provisoire pour qu’il ne soit pas à la rue. Il a fallu être réactif », confirme Fabienne, encore mal à l’aise d’avoir dû laisser, en dernière minute, le logement de Saint-Étienne.

La réponse, in extremis, tant attendue

Pour Valérie*, pas de frais à avancer, « une chance » mais du stress jusqu’à la rentrée. Son fils, Baptiste*, a fait sa rentrée en licence d’économie-gestion à Nanterre le 9 septembre après avoir été admis par la CAES (Commission d’accès à l’enseignement supérieur) le 5. « Pour l’instant je ne relâche pas la pression », explique Valérie. Sportif de haut niveau, le bachelier n’avait pas d’autres choix que de rester en Île-de-France pour poursuivre ses entraînements. « La licence était aussi la formation la plus compatible avec son emploi du temps. On était donc relativement confiant parce qu’il s’agissait de vœux non sélectifs en région parisienne », détaille la mère de famille.

La « claque » arrive dès les premiers résultats d’admission : Baptiste est « très loin » dans les files d’attente. « J’ai saisi la CAES dès juillet, j’ai envoyé 5 ou 6 mails pendant l’été, j’ai appelé le rectorat et Parcoursup mais rien. Personne n’était capable de me dire où en était le dossier de mon fils. On est partis en vacances en août avec tout son dossier administratif, au cas où. » Lorsqu’il reçoit une réponse positive le 5 septembre, personne n’y croit. « C’était le rush, je crois qu’il ne réalise pas et je pense qu’il n’était pas prêt psychologiquement à reprendre aujourd’hui. J’espère juste qu’il n’y aura pas de contre-coup plus tard dans l’année. »

À Marseille, Sandrine le confirme aussi, sa fille n’était pas prête pour sa rentrée. « Léonie ne s’est pas projetée, elle n’a pas révisé cet été pour sa prépa, on ne savait pas s’il y avait des choses à acheter ou à préparer pour la rentrée… Ça nous a fatigués psychologiquement », admet-elle.

Lucile, a quant à elle loupé sa pré-rentrée en IFSI. « On a eu un week-end pour tout préparer, Lucile me disait qu’elle était contente mais qu’elle avait peur en même temps. Tout a été chamboulé au dernier moment. » « Même si j’étais défaitiste, je ne voulais pas baisser les bras, je savais que j’en était capable », complète Lucile. « Sa rentrée s’est bien passée et elle s’est déjà fait quelques copines. Je crois qu’elle ne voudra plus rentrer à la maison… à mon grand désespoir », s’amuse Isabelle, enfin…

*Les prénoms ont été modifiés pour préserver l’anonymat.



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