Papillomavirus : une nouvelle campagne de vaccination pour les élèves de 5e

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Les papillomavirus sont responsables chaque année de près de 6 300 cancers (col de l’utérus, vulve, vagin, ORL, anus…).
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Le ministère vise 80 % d’adolescents vaccinés d’ici à 2030 pour les protéger de ces virus responsables chaque année de 6 300 cancers.

La première campagne de vaccination contre les HPV (papillomavirus humains), l’an dernier, avait connu des débuts poussifs, avant de prendre un coup d’accélérateur au printemps dernier. La vaccination est donc de nouveau proposée gratuitement en cette rentrée scolaire à tous les nouveaux élèves de cinquième. 

Les autorités régionales de santé (ARS) et rectorats seront chargés d’organiser la campagne. Le schéma vaccinal se compose de deux doses, espacées au minimum de cinq mois. La vaccination complète pourra être réalisée sur une seule année scolaire, ou sur deux. « L’objectif de cette campagne 2024-2025 est de poursuivre progressivement l’amélioration de la couverture vaccinale des adolescents, pour arriver à l’objectif de 80 % d’enfants vaccinés contre les HPV en 2030, tel que fixé par la stratégie décennale de lutte contre les cancers », précise le ministère de la Santé.

Début poussif, résultats encourageants

Les infections à HPV, responsables chaque année de près de 6 300 cancers (col de l’utérus, vulve, vagin, ORL, anus…), se contractent par contact des muqueuses ou de la peau, le plus souvent lors des rapports sexuels, avec ou sans pénétration.

À l’automne 2023, le ministère s’était fixé l’objectif de vacciner au moins 30 % des élèves de cinquième. Or des chiffres officiels provisoires, révélés début février, montraient que seuls 10 % des élèves avaient reçu une première dose. En octobre, le décès d’un adolescent, dû à un traumatisme crânien après une chute survenue lors d’un malaise post-vaccinal, avait conduit à une suspension temporaire de la campagne en Loire-Atlantique. Une enquête administrative de l’ARS n’avait toutefois pas relevé de « dysfonctionnement sur l’organisation de la campagne de vaccination ».

La moitié des adolescents de 12 ans ont reçu une dose

En tenant compte des vaccinations en cabinet libéral, au 31 décembre 2023, la couverture vaccinale a finalement progressé de 17 points chez les filles et de 15 points chez les garçons de 12 ans, entre le début et la fin de la première phase ciblant les élèves de cinquième, selon Santé publique France. Ainsi, près de 420 000 adolescents de 12 ans, soit 48 % (55 % des filles et 41 % des garçons) avaient ainsi reçu une première dose de vaccin fin 2023. Des résultats « encourageants » qui justifient la reconduite de la campagne cette année, indique le ministère de la Santé.

L’écart de couverture vaccinale selon les sexes s’explique en partie par le fait que la vaccination contre les HPV « est recommandée aux filles depuis 2007, quand les garçons ne sont concernés que depuis janvier 2021 », indique Laure Fonteneau, épidémiologiste à Santé publique France. Vacciner les garçons reste toutefois important pour endiguer la circulation du virus. En outre, les HPV peuvent « être responsables des cancers ORL ou anaux chez les garçons ».

Sensibilisation des parents

Le début poussif de la première phase de vaccination a pu être imputé à un manque de communication auprès du public sur les papillomavirus et l’intérêt de la vaccination. Des parents sont encore réticents à administrer à leurs préadolescents un vaccin lié à la sexualité. « Ils pensent que si on fait cela, on va précipiter l’entrée de leurs enfants dans la sexualité », soupire le Dr Gilles Pialoux, infectiologue et vice-président de la Société française de lutte contre le sida. Or, « on recommande la vaccination entre 11 et 14 ans car il est important de se faire vacciner avant le début de la vie sexuelle », insiste Laure Fonteneau.

La vaccination des élèves nécessite l’accord écrit des deux titulaires de l’autorité parentale. Afin de sensibiliser les parents, des courriers leur ont été adressés dès la fin de l’année scolaire écoulée. Un second courrier doit leur être diffusé courant septembre. « Des réunions d’information pourront également être proposées aux parents et aux élèves à la rentrée », indique le ministère. En outre, l’Institut national du cancer mènera, du 16 septembre au 13 octobre, une campagne nationale de sensibilisation à cette vaccination.

Enfin, une étude a été lancée dans les collèges pour analyser les freins à cette vaccination, au premier trimestre 2024, précise SPF. Ses résultats devraient être diffusés prochainement.



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