«On est partis avec des bonnets et des écharpes» : ces vacanciers ont visité des pays du nord de l’Europe cet été, et voici leur bilan

Trois degrés en plein mois d’août ? Ces températures matinales n’avaient rien d’anormal en Islande, pays que Clémentine et Damien ont sillonné pendant dix jours cet été. Ce couple figure parmi les Français qui, depuis quelques années, décident de partir au nord de l’Europe en période estivale, pour fuir la chaleur et les foules, ou simplement prendre le temps de voyager à contre-courant. En 2023, cette petite tendance s’est confirmée. La Norvège établit par exemple un mois d’août record, avec 22% de nuitées supplémentaires d’étrangers ; la Suède enregistre +11% sur la même période. 

Ces vacances loin des côtes et foules méditerranéennes portent même un nom, la «coolcation», contraction des mots anglais « cool » et « vacation », soit vacances au frais. Au programme : un soleil intermittent, certes, mais des road trips d’anthologie à travers des paysages bruts et sauvages. Irlande, Norvège ou Islande… Trois binômes de vacanciers partagent avec Le Figaro leurs récits vacances tout en fraîcheur ou presque, puisque deux d’entre eux sont partis en Grèce ou en Italie aussi. Histoire de s’assurer quand même de voir le soleil en été. 

En Irlande : «Elle nous a dit que personne ne venait en vacances ici »

Kimberly et Damien, ont visité l’Irlande pendant 11 jours au mois d’août. 

Inspirés par des photos de panoramas et un attrait commun pour « l’Île Verte», Damien et sa conjointe Kimberly se sont envolés cet été pour l’Irlande. Direction Dublin d’abord, pour débuter un road trip en voiture d’une dizaine de jours jusqu’à Belfast, au nord de l’Irlande. «On changeait d’endroit au quotidien, en alternant ville, campagne et village en bord de mer. Tout cela sous le soleil», sourit ce directeur de communication de 51 ans. «L’immensité des paysages qui tombent dans la mer» séduit le couple de Français. «Sur les collines, l’herbe ressortait verte fluo et on s’arrêtait souvent pour faire des randonnées», détaille Damien. 

Ils sont charmés par Dingle, une petite commune au bord de l’Atlantique, à l’ouest du pays. Même si l’eau était trop fraîche pour se baigner, la quiétude celtique a conquis Damien et Kimberly. «Le panorama nous a coupé le souffle, et les habitants étaient très accueillants», retiennent-ils, également ravis par la fraîcheur du lieu. «Nous y sommes allés pendant les jours de canicule en France, donc nous étions bien contents», ajoutent-ils, heureux d’avoir bénéficié de températures clémentes la majeure partie du temps, avec un maximum de 25 degrés. L’atmosphère s’est révélée parfaite pour admirer le lac du Connemara : «C’est vraiment aussi magique qu’on l’imagine», se souvient Damien. Le moment favori du périple? Savourer des bières Guinness dans des pubs de campagne. «L’ambiance typique nous a plu. Une fois, nous avons passé la soirée à discuter avec une Irlandaise, qui était étonnée de voir des touristes dans le coin. Elle nous a dit que personne ne venait en vacances ici», confie Damien. 

Entre Suède et Norvège : «Je rêvais de voir la Laponie, mais pas en hiver»

Laurianne et Elodie, ont visité Suède et Norvège durant 14 jours cet été. 

La Laponie fait rêver les foules en hiver, mais aussi en été. Élodie, 44 ans, et Laurianne, 37 ans, ont exploré le nord de la Suède en août. «Nous fuyons la chaleur et les pays prisés des touristes à cette période. Je rêvais de voir la Laponie, mais pas en hiver», explique Laurianne. Pari réussi pour les deux amies, qui gardent en tête l’expérience d’un déjeuner dans un restaurant «quasiment vide» en Laponie suédoise, proche de l’IceHotel, le plus grand hôtel de glace au monde. «Pour y aller, nous avons loué un camion aménagé durant deux semaines, ce qui nous a permis d’élargir notre itinéraire et de continuer jusqu’en Norvège et en Finlande», précise Laurianne. Au total, elles ont parcouru près de 4 500 km, sous des températures atteignant jusqu’à 26 degrés en Norvège, mais oscillant la plupart du temps entre 10 et 23 degrés la journée. «Porter des grosses vestes en été n’est pas un réel souci», assurent-elles. 

Dans la liste de leurs lieux favoris, il y a la ville colorée de Sigtuna, à 50 km de Stockholm, mais aussi les rivières du Parc national suédois d’Abisko, situé au nord du pays, près de la frontière norvégienne. Elles se rappellent aussi le rouge vif des maisons de Bönhamn, un ancien village de pêcheurs étendu sur la Haute Côte suédoise . «Nous avons juste été un peu déçues par la nourriture, car nous adorons découvrir de nouvelles saveurs, mais la gastronomie scandinave n’était pas à notre goût», partage Laurianne, en évoquant des prix élevés, mais plus si éloignés de ceux de l’Hexagone. «C’était cher, mais avec l’augmentation des prix en France, la différence se fait moins ressentir. Ce n’est jamais attractif de partir début août, mais en réservant les billets d’avion et le camion à l’avance, nous avons économisé», conclut Laurianne.

En Islande : «La fragilité des icebergs m’a émue» 

Clémentine et Damien, ont visité l’Islande pendant 10 jours. 

Si le couple parisien aspirait à découvrir la Scandinavie estivale, c’est finalement l’Islande qui les a conquis pour ce mois d’août 2024. «Le pays est plus petit et concentré, ce qui nous permettait de visiter tout le territoire en peu de temps. Le voyage était aussi plus abordable qu’en période hivernale», décrit Clémentine, chargée de marketing dans l’agroalimentaire. L’autre atout ? Le peu de dénivelé, idéal pour conduire le van aménagé loué par les deux trentenaires. Au programme : baignade dans les sources d’eau chaude de Blue Lagoon, balade en bateau à Húsavík (au nord de l’île) pour observer les baleines, et leur lieu préféré : la lagune d’icebergs de Jökulsárlón. «Je n’avais jamais vu de glace sous cette forme, c’était impressionnant. La guide nous a indiqué qu’ils disparaîtront d’ici 40 ans avec le réchauffement climatique, on s’est sentis tellement chanceux d’avoir pu les voir…La fragilité des icebergs m’a émue», confie Clémentine.

À l’heure actuelle, la température oscille entre 3 et 13 degrés, pour un ressenti plus frais avec le vent glacial : «Nous sommes partis avec des bonnets et des écharpes». Un froid «compensé par la beauté» de l’horizon islandais, selon le couple, déjà bronzés suite à un précédent séjour en Italie. Seule ombre à ce tableau nordique : le coût de la vie. «Nous avons payé 80 euros pour deux burgers, des frites, et une part de gâteau. Et ce n’était même pas si bon », déplore la Parisienne. L’alternative ? Cuisiner dans leur van, pour un budget de 100 euros de courses pour 10 jours (en plus des provisions rapportées de France). «Cela nous convenait, tant que nous pouvions profiter des lieux sauvages de l’île», confirme celle qui reste marquée par cette sensation de déconnexion. «Il n’y avait aucun panneau publicitaire sur les routes, seulement de grands espaces de nature, sans personne. C’était si dépaysant», souffle Clémentine, avant d’ajouter : «surtout quand on vit à Paris».

En vidéo – Éblouissantes aurores boréales en Laponie.