Alors que la situation demeure tendue en Nouvelle-Calédonie, à deux jours du premier tour des législatives, les autorités ont décidé d’interdire les rassemblements ce week-end. Le Haut-commissaire annonce par ailleurs ce vendredi que le couvre-feu est prolongé sur place jusqu’au 8 juillet, une semaine de plus que ce qui était prévu. « Afin de poursuivre les efforts de sécurisation menés par les forces de sécurité intérieure, les rassemblements seront interdits du samedi 29 juin, 6 heures (vendredi 21 heures à Paris, NDLR) au dimanche 30 juin, 20 heures », a indiqué le haut-commissariat dans un communiqué.
Les conditions du couvre-feu demeurent : il est interdit de se déplacer entre 20 heures et 6 heures du matin. Le transport et le port d’arme restent interdits à n’importe quelle heure.
« La situation de l’ordre public s’est améliorée ces derniers jours grâce notamment à l’efficacité des dispositifs de sécurité renforcés. Pour autant, des dégâts très graves ont été commis sur des infrastructures publiques par les émeutiers », a justifié ce vendredi le Haut-commissaire Louis Le Franc dans un communiqué, réaffirmant « son soutien aux gendarmes et policiers » et remerciant « les Calédoniens pour leur résilience ». Depuis le début de la crise, il y a sept semaines, plus de 3 500 policiers, gendarmes et militaires ont été envoyés en renfort dans l’archipel et 1 520 personnes ont été interpellées, et de considérables dégâts infligés aux bâtiments, aux entreprises ou services publics, et aux routes. Neuf personnes ont perdu la vie.
1 520 personnes interpellées depuis le 13 mai
En prévision des élections, les autorités avaient annoncé dès mercredi un dispositif de sécurité « renforcé » dans l’archipel pour permettre aux électeurs d’aller vote. Il y a trois semaines, le scrutin européen s’y était soldé par un taux d’abstention de 86,5 %, dans un contexte d’insécurité et d’entrave à la circulation. Pour l’élection des deux députés du territoire français du Pacifique Sud, les autorités anticipent une participation bien supérieure des 229 000 Calédoniens inscrits. Emmanuel Macron a suspendu la réforme électorale qui a embrasé la Nouvelle-Calédonie, pour « donner toute sa force au dialogue sur place et au retour à l’ordre ».
À Nouméa, seuls 7 bureaux de vote seront ouverts dimanche, contre 56 normalement. C’est un de plus que pour les européennes du 9 juin. « Il y aura des files d’attente aux heures de forte affluence, nous allons les sécuriser », a affirmé le représentant de l’État, assurant que « pour les législatives, aucune commune n’a indiqué qu’elle ne souhaitait pas ou ne pouvait pas organiser le scrutin », a assuré. Aucun mouvement politique n’a donné de consignes de boycott du scrutin législatif.
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